2ème dimanche de l’Avent.
En attendant dimanche, où nous entendrons ces belles paroles du prophète : « Consolez, consolez mon peuple »… nous vivons cette semaine la mort de deux grandes personnalités de styles bien différents. Jean d’Ormesson et Johnny Halliday. Ces deux auteurs ne sont-ils pas pour nous une perspective pour vivre notre chemin d’avent ?
Tous les deux manifestent une quête, une recherche qui se poursuivra toute leur vie. Elle exprime à la fois la beauté de l’homme créé, en qui Dieu vit que cela était très bon, et l’homme blessé, perdu, qui ne trouve pas le repos pour son âme. La vie de Johnny dans sa grandeur et ses questionnements, dans ses descentes et ses sommets en est peut être un symbole tout particulier : un homme à la fois beau et blessé, perdant certaines heures le sens de sa vie… mais trouvant finalement après un long chemin l’amour, la paix.
Ce chemin d’espérance n’est-il pas celui de nos pères : « Qui nous fera voir le bonheur ? » demande le psalmiste. Nous voyons dans l’incarnation du Christ, l’aboutissement de leur attente, l’aboutissement aussi de notre temps de l’avent.
Citons quelques paroles de Jean d’Ormesson sur le mystère que nous nous préparons à célébrer : « Ce qui ne laisse pas de m’étonner et de m’émerveiller, c’est l’Incarnation: Dieu s’est fait homme. Je sais bien, avec Renan, que dans de nombreuses religions anciennes, les dieux prennent forme humaine: Zeus prit les traits d’Amphitryon pour séduire Alcmène. Mais le Dieu des chrétiens est le seul qui s’incarne par amour. L’amour est la grande nouveauté du christianisme qu’on retrouve dans d’innombrables propos du Christ: «Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés», etc. Les chrétiens le savent: quand ils font le bien, c’est à l’imitation de Dieu, mais je suis rempli d’admiration pour les non-chrétiens qui font eux aussi le bien. » Croire en Dieu, c’est beaucoup plus simple que de ne pas y croire, et c’est beaucoup plus encourageant. On aurait tort de s’en priver!…
Johnny titrera un de ces derniers albums : « Jamais seul ! » et nous le retrouverons avec une croix, jusqu’alors portée si souvent autour du cou, tatouée maintenant sur son torse.
Le temps de l’avent est court. Que ces figures nous aident à accueillir Dieu qui vient consoler son peuple, Celui qui descend jusqu’à nous, qui se fait proche, qui ne nous laisse jamais seul ; Celui qui nous conduit à consoler son peuple, à aimer comme Il aime.
P. Benoit Guédas+