Le Cœur de Jésus

Au XVIIème siècle, le Christ est apparu à Sainte Marguerite-Marie. Il lui a confié, entre 1673 et 1675, trois grands messages pour l’Eglise et pour le monde. Elle en fit connaître le contenu, aidé en cela par Saint Claude La Colombière. C’est un message pour le monde d’aujourd’hui, en quête de sens et d’espérance qui à la fois s’enracine dans le symbole du cœur et de toute l’Ecriture.

A l’école de Sainte Marguerite-Marie, nous comprenons quelle humble réponse nous pouvons donner à cette attente du Cœur de Jésus : Lui offrir notre cœur en retour. 

A l’école de Saint Claude La Colombière, l’apôtre de la confiance, nous apprenons à croire que tout est possible grâce à la miséricorde infinie du Seigneur.

L'Amour de Dieu est pour chacun de nous

Le cœur

Toutes les cultures ont reconnu dans le cœur le centre de la vie, l’organe dont le rythme régulier scande chaque instant de l’existence. Le cœur accompagne l’homme dans ses relations : il bat au rythme de ses sentiments les plus profonds, les plus secrets, marqués par l’amour. Le cœur apparaît comme quelque chose capable de s’ouvrir pour recevoir et se donner dans une relation, ou se condamne à se fermer. La Bible parle du cœur pour exprimer le lieu le plus intime de l’homme, où siège son être intérieur : ses sentiments, ses élans et ses désirs, mais aussi sa mémoire, sa volonté et son intelligence : on ne connaît qu’avec le cœur. Le cœur est le tout de la personne, son “jardin secret” que nul ne connaît, sinon Dieu seul. C’est le cœur qui cherche Dieu : voilà pourquoi c’est dans le cœur que Dieu se laisse trouver, car Dieu habite le cœur de l’homme.

Le cœur est le tout de la personne. Ainsi, parler du Cœur de Jésus n’est évidemment pas discourir à propos de son organe cardiaque… Néanmoins, c’est bel et bien pénétrer dans le mystère de Dieu qui prend corps, se fait homme sans pour autant cesser d’être Dieu. Dès la Pentecôte, les apôtres L’ont reconnu comme, à la fois, véritablement Dieu et véritablement, totalement et parfaitement homme. Au point que l’amour que l’homme Jésus porte à son Père et aux hommes, ses frères, est l’Amour divin Lui-Même : amour parfait, insondable, toujours premier, inconditionnel, inlassable et tout entier miséricordieux, souffle intime de la vie qui reçoit pour nom : Esprit de Dieu.

Dieu nous aime. En créant l’homme, il l’a voulu digne d’amour et capable d’amour : il lui a façonné un cœur. Que ce cœur se ferme et l’homme meurt de ne plus être aimé et de ne plus être capable d’aimer. Dieu refuse que le dernier mot de l’homme soit dans cette mort ! En Jésus, ce dernier mot est prononcé dans un cœur ouvert, alors même que la mort croyait le tenir en son pouvoir. Le Cœur transpercé du Christ est le signe paradoxal de la victoire de l’amour sur la mort. Ce geste est un appel lancé pour que notre cœur uni à celui du Christ s’ouvre pleinement et résolument à l’amour, et retrouve par là toute la saveur de la vie.

La blessure du cœur

Il est étonnant de voir que le Christ ne se plaint pas tant du péché que de l’indifférence des hommes, une indifférence qui les ferme à l’offrande de Jésus sur la Croix et la rend comme inutile. C’est pour cela que le message de Paray-le-Monial contient un appel à la réparation et à la consolation du Cœur de Jésus.

Réparer : aimer pour ceux qui n’aiment pas. Chaque fois que nous posons un acte d’amour, mystérieusement, c’est tous les hommes qui en reçoivent les conséquences.

Consoler : à la suite de Marguerite-Marie, des chrétiens qui le désirent contemplent, chaque veille du premier vendredi du mois, Jésus en agonie au jardin des Oliviers.

" L’Église recherche sans cesse cette heure perdue dans le jardin des oliviers, perdue par Pierre, Jacques et Jean, pour réparer cette désertion, et la solitude du Maître qui a accru sa souffrance… Jésus nous permet en quelque sorte de le retrouver continuellement dans cette heure écoulée et irréversible, humainement parlant, et, comme jadis il nous invite à prendre part à la prière de son Cœur qui embrasse toutes les générations d’hommes "
Cardinal Wojtyla
futur Saint Jean-Paul II

Qui veut comprendre l’histoire et la notoriété de Paray-le-Monial doit remonter fort loin, au-delà de la fondation de ses monuments, dans le pays de Judée, en Palestine, il y a 2000 ans…

1200 ans encore auparavant, un peuple, les fils d’Israël, s’installe au pays de Canaan. Il professe la foi en un Dieu unique qui l’a sauvé de l’esclavage du pays d’Égypte pour les conduire sur cette terre de liberté. Uni à Dieu par l’écoute de sa Parole, une longue histoire commence, qui va marquer l’humanité tout entière.

Entre l’an -4 et -7 naît à Bethléem un enfant nommé Jésus, de Marie, sa mère, épouse de Joseph, charpentier de Nazareth.

À 30 ans, Jésus parcourt la Palestine avec ses disciples et douze apôtres qu’il s’est choisis : il se présente comme le Fils de Dieu venu dans le monde pour appeler les pécheurs à une vie de liberté, annonçant la Bonne Nouvelle
du Salut, guérissant les malades et pardonnant les péchés.

Venez à moi, vous qui peinez et ployez sous le poids du fardeau, et moi je vous soulagerai ! Chargez-vous de mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos.

Sur le point d’être livré et cloué en croix, Jésus réunit ses apôtres pour célébrer avec eux le repas de la Pâque. Pendant ce repas, Jésus offre son Corps et son Sang pour le rachat de l’humanité et son entrée dans la vie éternelle.

Après la mort de Jésus sur la croix, comme c’était le vendredi, il ne fallait pas laisser des corps en croix durant le sabbat (d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque). Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes. Des soldats allèrent donc briser les jambes du premier puis du deuxième des condamnés que l’on avait crucifiés avec Jésus. Quand ils arrivèrent à celui-ci, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté, et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau.​

De l’amour jaillit la vie !

Si quelqu’un a soif qu’il vienne à moi et qu’il boive,
celui qui croit en moi ! Comme dit l’écriture : « Des fleuves d’eau vive jailliront de son cœur. En disant cela, Jésus parlait de l’Esprit Saint, l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croient en lui « 
Sur le Golgotah s’accomplit ce jour-là la prophétie de Zacharie : "Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé. "

Désormais et jusqu’à la fin des temps, attirés jusqu’à la croix où pend Jésus, Révélateur et Témoin de la tendresse de Dieu, innombrables seront ceux qui savent qu’un cœur est ouvert, source inépuisable à laquelle tous sont appelés à boire avec joie.
Le troisième jour après sa mort, les apôtres se rendent au tombeau et le découvrent vide. Jésus ressuscité apparaît « à plus de cinq cents frères « , dira saint Paul, et notamment aux apôtres. Il les envoient proclamer par toute la terre l’évangile du Salut.
Le jour de la Pentecôte, les Apôtres font l’expérience de l’amour infini de Dieu pour eux-mêmes et pour tous les hommes c’est  » l’effusion de l’Esprit-Saint « . Poussés intérieurement par l’Esprit et par le Christ vivant en eux, les Apôtres partent annoncer l’évangile dans le monde entier.
Le XVIIe siècle connaît une impressionnante efflorescence spirituelle. À Paray-le-Monial, Marguerite-Marie y prend sa place, dans le sillage des grands témoins de l’Amour.