Comment le Sacré-Cœur a sauvé l’équipage du cuirassé « VOLTAIRE ».
Le 6 octobre 1918, le cuirassé « VOLTAIRE », à quai à l’Arsenal de Toulon, reçoit l’ordre de rallier Moudros (port de l’ile Grecque de Lemnos en mer Egée).
Ce bâtiment de guerre avait à son bord un lieutenant de vaisseau particulièrement zélé et fervent adorateur du Sacré-Cœur, qui encourageait tous les membres de l’équipage, officiers et matelots, à faire preuve de dévotion envers le Sacré-Cœur de Jésus. De plus, cet officier avait déployé un drapeau du Sacré-Cœur dans sa cabine.
Dans le domaine du culte religieux, et bien que l’usage voulait qu’un aumônier de la Marine se trouve à bord, le dernier prêtre n’avait pas été remplacé. Cependant, la Providence veillait, car un aumônier de l’armée de terre se présenta à bord dans le but de rejoindre son corps de troupe à Salonique.
Une fois à bord, cet aumônier, porteur d’une custode contenant une hostie consacrée demande où se trouve le tabernacle afin d’y déposer le Saint Sacrement. Le cuirassé n’étant pas pourvu d’une chapelle ni d’un tabernacle, il est demandé au charpentier du bord de réaliser une petite armoire qui prend place dans la cabine de l’aumônier. A cette occasion, le drapeau du Sacré-Cœur rejoint la cabine de l’aumônier.
Le « VOLTAIRE » taille sa route et arrive au large de l’ile de Cythère, lorsque dans la nuit du 10 au 11 octobre 1918, il est torpillé par un sous-marin allemand. Les deux torpilles n’étant pas détectées à temps, l’officier et les hommes de quart observent leur sillage. Elles atteignent l’avant du cuirassé, alors que l’on s’attendait à être atteint par le milieu.
Le moment de stupeur passé, la riposte est immédiate, à savoir, tirs de tous les canons de bord sur la surface de la mer.
Par chance, aucune victime et aucun blessé n’est à déplorer. Les dégâts matériels se réduisent à la perte de toute la réserve de vin du cuirassé, car les torpilles sont entrées dans la cale à vin ! Tout le vin est à la mer !
Le calme revenu, le lieutenant de vaisseau et l’aumônier se rendent compte que le « VOLTAIRE » a été protégé par le Seigneur. En témoignage de reconnaissance, le commandant du cuirassé fait célébrer une messe d’action de grâce. A l’issue de la cérémonie, le bâtiment poursuivit sa mission sans encombre.
Un marin reconnaissant
Sources : Claude Mouton « Ce Voltaire qui portait le Sacré-Cœur » Editions Résiac – Montsurs – 1979
(Article paru dans l’1visible – en mars 2014 – édition locale)