Le centenaire de la guerre 1914-1918 a permis à une famille de faire connaissance avec l’un de ses membres dont elle ignorait totalement l’existence…
Comment cela a-t-il commencé ?
Un dimanche soir, en rentrant d’une journée de promenade, nous entendons, moi et mon épouse, sur France-Info une émission sur la préparation du centenaire de la guerre 1914-
1918… Le souvenir d’un « petit carnet noir » me passe en tête. Il appartenait à notre famille et on ne l’avait jamais ouvert.
Après l’avoir retrouvé, je l’ai lu. J’y ai découvert un trésor. Toute une vie se déroulait devant mes yeux. Léopold, né en 1876 dans l’Aveyron, est un religieux. Il est le frère de mon grandpère
Jean-Louis, né en 1873 qui a émigré en Algérie à la fin du XIXe siècle, puis au Maroc au début XXe siècle. Tout lien a été coupé avec la famille de l’Aveyron et ce carnet de guerre a été transmis à la mort de Léopold, de son nom en religion, Frère Marie Faustien à mon grand-père, puis à mon père.
Comment se présente ce carnet de guerre ?
Petit et noir, il est écrit au crayon à papier. Les artilleurs utilisaient ce type de carnet. Le temps n’a pas abîmé la trace du crayon et le texte se détache très clairement.
Le carnet couvre la période du 30 septembre 1914 au 02 juillet 1915. Presque chaque journée commence par les initiales A.C.J.
Recherche par internet :
Toutes les archives de la guerre de 1914 étant mises en ligne sur le site de « Mémoire des hommes », il a été facile de retrouver la fiche signalétique de Léopold (nom, prénoms, date et lieu
du décès pour blessures de guerre…).
Grâce aux initiales A.C.J. ( Ametur Cor Jesu : « Que soit aimé partout le Coeur de Jésus »), il a été facile de retrouver la communauté auquel il appartenait : « Les Frères du Sacré-Coeur », communauté fondée par le Père André Coindre de Lyon, vers 1820 et dont l’objectif était de s’occuper des jeunes délaissés, en leur enseignant un métier, et en les aidant à trouver un sens à leur
vie. Cette congrégation a essaimé partout dans le monde, et compte actuellement 1 200 Frères.
La communauté nous a communiqué la nécrologie de Frère Marie Faustien. Ainsi, autant par son journal de guerre que par sa nécrologie, il a été possible de situer la vie de Frère Marie Faustien : ce terrible conflit a interrompu son métier d’enseignant, avec la dureté de la guerre dans le quotidien. Mais la grandeur de sa foi l’a aidé chaque jour à supporter la misère des tranchées, le
froid, la faim… Très marial, le Sacré-Coeur le protégeait et l’aidait. Il a été blessé un premier vendredi du mois, il est mort le dimanche qui suivait, à 39 ans.
Par sa foi, nous nous sentons très proche de lui, puisque nous aimons beaucoup le Sacré-Coeur et habitons Paray-le-Monial depuis que nous sommes à la retraite.
« Coeur Sacré de Jésus, j’ai confiance en vous !… »
Jean-Claude et Marie-Thérèse Borderie
Ecoutez le journal (Lecteur – Pierre-Marie Laudic).
Partie 1
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Partie 2
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Partie 3
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