L’initiative d’une jeune française au service des Poilus et le développement de la dévotion au Sacré Cœur au milieu des tranchées, à travers l’Œuvre du Sacré Cœur.
Parallèlement aux insignes, l’œuvre du Sacré Cœur réalise et distribue des petits morceaux d’étoffes aux couleurs nationales françaises, appelés « Sauvegarde ». Ces « Sauvegardes », qui se portent à l’aide d’une épingle à nourrice, sous les vêtements du Soldat, existent également en papier. Elles comportent ou non une invocation.
Puis, quelques soldats,souhaitant regrouper au Front les catholiques, émirent l’idée de constituer une Garde du Sacré Cœur. Leurs engagements : ne pas blasphémer, prier chaque jour, porter l’insigne du Sacré Cœur et développer son culte. L’Archevêque de Lyon, le Cardinal Sevin approuva l’Œuvre et la bénit. C’est à un membre de cette Garde du Sacré Cœur que l’on doit le fanion protecteur, dont la réalisation fut confiée à l’Œuvre du Sacré Cœur à Lyon. C’est un petit drapeau tricolore, où figurent les invocations « Cœur Sacré de Jésus, Espoir et Salut de la France ». Il est muni de deux fixations pour l’accrocher dans les abris ou sur le sac à dos. Les enfants furent mis à contribution. Ceux-ci l’expédiaient avec une lettre imprimée :
« Cher Soldat,
Je suis encore jeune, mais ,je voudrais vous aider à bien vous battre. Je vous envoie donc pour épingler sous votre capote pendant la bataille ce petit étendard du Sacré Cœur que j’ai acheté avec mes économies ; il a déjà protégé beaucoup de soldats, il vous protégera et avancera notre victoire, car Notre Seigneur a dit à la Bienheureuse Marguerite-Marie qu’il rendrait les armées françaises victorieuses quand son Cœur serait sur nos étendards.
Aucun règlement ne vous empêche de le mettre sous votre capote. Epinglez-le sans crainte sur votre cœur et que le bon Dieu vous garde.
Les petits Français et Françaises prient pour leurs défenseurs le Sacré Cœur de Jésus qui seul nous donnera la victoire. En avant, vive la France ! »
À l’issu de la guerre, 1,5 million de fanions avaient été distribués.
Témoignages
« Nous sommes seuls, nous les porteurs du fanion, à être sortis indemnes de l’enfer . »
Champagne, Septembre 1915.
« Fait curieux… tous ceux de ma compagnie qui portaient le Sacré Cœur n’ont pas eu une égratignure. »
Verdun, 8 mars, un Zouave.
« Depuis que la presque totalité de ma compagnie s’est consacrée au Sacré Cœur, nous n’avons eu aucun mort et cependant jamais, depuis vingt-deux mois, nous n’avons été plus exposés qu’ici. »
Verdun, 22 juin, M.P.
« …Dans quelques heures, nous allons revivre les heures tragiques de Champagne…Que puis-je craindre ?…J’ai mon fanion…Il me protégera, j’en suis sûr. »
30 juin, H.G.
Un poilu reconnaissant
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