Selon la demande de Jésus à sainte Marguerite Marie, nous vous proposons de veiller une heure avec Jésus, en l’accompagnant pas à pas dans son agonie.
Exposition du saint Sacrement :
Heure H
Chant : Laissez-vous consumer (partition 21-07, p. 429, livret pèlerin p. 45)
Laissez-vous consumer
Par le feu de l’amour de mon cœur.
Depuis l’aube des temps,
Je veux habiter au creux de vos vies.
Je suis venu allumer un feu sur terre,
Comme je voudrais qu’il soit déjà allumé !
Laissez-vous brûler par ma charité !
Voyez mon cœur qui a tant aimé les hommes,
Et qui, en retour, n’a reçu que du mépris.
Laissez-vous aimer par mon cœur brûlant !
Méditations
Jeudi 1er février :
Demain, jour de la Vie Consacrée. Extrait d’une méditation de Benoît XVI à partir d’un verset de la prière sacerdotale du Christ, Jean 17. « ‘’Pour eux je me consacre moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, consacrés par la vérité’’. Consacrer veut dire transférer une réalité — une personne ou une chose — dans la propriété de Dieu… [Et] donner à Dieu signifie ne plus être pour soi-même, mais pour tous. Le consacré est celui qui, comme Jésus, est séparé du monde et mis à part pour Dieu, en vue d’un devoir et qui, précisément pour cette raison, est totalement à la disposition de tous. Pour les disciples, il s’agira de continuer la mission de Jésus, être donnés à Dieu pour être ainsi en mission pour tous. Le soir de Pâques, le Ressuscité, apparaissant à ses disciples, leur dira : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie ».
Jeudi 8 février :
Aujourd’hui, nous sommes dans l’action de grâces pour l’année jubilaire qui se déroule ici-même, et précisément en ce lieu où les Apparitions du Christ à la Sainte de Paray se sont déroulées, il y a 350 ans. Nous écoutons avec un recueillement renouvelé et pour les faire nôtres, ces paroles bien connues de Marguerite-Marie, conscients de la grâce qui nous est faite de pouvoir les vivre en quelque sorte en sa compagnie, dans cette chapelle.
« Mon plus grand contentement est d’être devant le saint Sacrement, où mon cœur est comme dans son centre. Je lui dis : « Ô mon Jésus et mon Amour, prenez tout ce que j’ai et tout ce que je suis et me possédez selon l’étendue de votre bon plaisir, puisque tout ce que j’ai est à vous sans réserve. Transformez-moi tout en vous, afin que je n’aie plus de pouvoir de m’en séparer un seul moment et que je n’agisse plus que par les mouvements de votre pur amour ! »
Jeudi 15 février :
Depuis hier nous sommes entrés en Carême. Vivons le début de ce temps avec Claude La Colombière, célébré aujourd’hui :
« Qu’il faut que votre amour soit grand pour balancer, pour vaincre cette épouvantable aversion que vous avez naturellement pour le péché ! Il est vrai que cette considération me perce le cœur et me remplit, ce me semble, d’un amour très tendre pour Dieu. »
« Seigneur, vous ne mépriserez pas un cœur brisé de douleur et humilié en votre présence. Que vous aurez de plaisir à voir cette âme ainsi pénétrée de sentiments de pénitence ! Que vous oublierez volontiers ses infidélités passées ! Que vous lui ferez bien sentir votre présence et le pardon que vous lui accordez ! »
Enfin, cette parole étonnante de Claude La Colombière, méditant sur l’abîme insondable des souffrances que le Christ a voulu endurer pour nous sauver ; il se demande si « ce n’est pas trop », alors qu’une goutte de sang du Rédempteur aurait suffi pour nous sauver, une larme aurait suffi pour nous purifier et pour nous réconcilier avec le Père. Et il met sur les lèvres de Jésus les paroles suivantes :
« Oui, c’est trop pour apaiser mon Père, trop pour éteindre la haine de mes ennemis, trop pour effacer tous les péchés de la terre, trop pour étouffer tous les feux d’enfer ; mais ce n’est pas assez pour toucher ton cœur, pour t’inspirer le moindre sentiment de reconnaissance »
Jeudi 22 février :
Temps de Carême. Appel à la conversion, à laisser le Seigneur faire de nous des créatures nouvelles. D’abord la Parole de Jésus qui nous interpelle tous : « Personne ne raccommode un vieux vêtement avec une pièce d’étoffe neuve ; autrement le morceau neuf ajouté tire sur le vieux tissu et la déchirure s’agrandit. Ou encore, personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; car alors, le vin fera éclater les outres, et l’on perd à la fois le vin et les outres. À vin nouveau, outres neuves. »
Ce passage évangélique a inspiré la très belle prière d’un patriarche arménien du 12ème siècle :
« Daigne renouveler mon âme, Seigneur ! Sur la robe neuve reçue à la Fontaine sacrée j’ai endossé les vieux haillons du péché, qui, en la déchirant, prirent une couleur triste et repoussante. Ôte de moi le vêtement de silice et revêts-moi de celui qui rend joyeux ; Et la robe intérieure de mon âme, lave-la avec l’eau des larmes des yeux. Je n’ai pas renouvelé la vieille outre, − l’âme, − de la vétusté du péché, pour que le vin nouveau du Commandement fût conservé en moi sans s’écouler. Daigne me renouveler derechef, Toi qui es la Droite puissance du Père fort pour que ton vin, ô Vigne plantée par le Père, soit conservé en moi incorruptible. »
H + 7 min :
Chant : Bienheureux qui m’écoute (partition 21-03, p. 341, livret pèlerin p. 23)
Bienheureux qui m’écoute et se met à mon école,
Lui qui garde jour et nuit ma parole.
Bienheureux qui me suit, bienheureux le vrai disciple,
Le royaume des cieux est à lui.
Bienheureux tous les pauvres de cœur,
Le royaume est à eux.
Bienheureux les humbles et les doux,
Car la terre est à eux.
Bienheureux sont les cœurs affligés,
Ils seront consolés,
Bienheureux vos yeux remplis de pleurs,
Ils seront essuyés.
Evangile
14, 32 Ils parviennent à un domaine appelé Gethsémani. Jésus dit à ses disciples : « Asseyez-vous ici, pendant que je vais prier. »
Méditation
Du Psaume 140. « Que ma prière devant toi s’élève comme un encens, et mes mains, comme l’offrande du soir » … Seigneur Jésus, en cette Heure, nous ne pouvons que nous « insérer » dans ta propre prière vers le Père ; la seule prière véritable en toute plénitude ; car Tu connaissais tous ces versets de Psaumes, tu les « respirais » littéralement, ils montaient à tes lèvres, irrésistiblement. Nous t’adorons dans ton acte d’offrande et de prière parfaite au Père, alors que Tu entres dans la ténèbre épaisse de ta Passion.
H + 14 min :
Chant : Humblement, dans le silence (partition 18-12, p. 331, livret pèlerin p. 35)
Humblement, dans le silence de mon cœur,
Je me donne à toi, mon Seigneur !
Par ton amour, fais-moi demeurer
Humble et petit devant toi.
Evangile
14, 32 Jésus dit à ses disciples : « Asseyez-vous ici, pendant que je vais prier. »
33 Puis il emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean, et commence à ressentir frayeur et angoisse.
34 Il leur dit : « Mon âme est triste à mourir. Restez ici et veillez. »
Méditation
Du Psaume 21. « Ne sois pas loin : l’angoisse est proche, je n’ai personne pour m’aider ». Jésus, déjà les ténèbres de la noirceur du péché, de la mort, des hordes infernales, t’enserrent, comme pour t’étouffer. O Verbe Divin, qui par amour a voulu prendre la totalité de notre condition, nous pouvons imaginer en ce moment ton souffle court, ta respiration haletante, ton regard suppliant vers tes disciples, mendiant leur assistance…
H + 21 min :
Chant : Humblement, nous venons à toi (Partition 24-03, p. 403, livret pèlerin p. 48)
Humblement, nous venons à toi,
Nous t’offrons nos vies.
Que nos cœurs s’unissent à ta croix.
Par ce don, tu nous guéris.
Accueille-nous,
Pauvres et petits.
Transforme-nous, Dieu d’amour,
Pour que nous vivions.
Evangile
14, 34 Jésus leur dit : « Mon âme est triste à mourir. Restez ici et veillez. »
35 Allant un peu plus loin, il tombait à terre et priait pour que, s’il était possible, cette heure s’éloigne de lui.
36 Il disait : « Abba… Père, tout est possible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux ! »
Méditation
Du Psaume 102. « Seigneur, entends ma prière. Que mon cri parvienne jusqu’à toi ! » Jésus, Verbe Tout-Puissant par qui les mondes ont été créés, tu prends ici la place du plus misérable, du plus oublié, du plus solitaire, du plus angoissé… Toi l’Egal du Père, tu acceptes de t’abîmer dans la détresse la plus noire, et tu deviens le suppliant le plus angoissé, écrasé par la chape de plomb qui pèse lourdement sur Toi…
H + 28 min :
Chant : Jésus le Christ lumière intérieure (partition 20-26-08, p. 338, livret pèlerin p. 38)
Jésus le Christ, lumière intérieure,
ne laisse pas mes ténèbres me parler.
Jésus le Christ, lumière intérieure,
donne-moi d’accueillir ton amour.
Evangile
14, 36 Jésus disait : « Abba… Père, tout est possible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux ! »
37 Puis il revient et trouve les disciples endormis.
Il dit à Pierre : « Simon, tu dors ! Tu n’as pas eu la force de veiller seulement une heure ?
38 Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l’esprit est ardent, mais la chair est faible. »
Méditation
Du Psaume 43. « Réveille-toi ! Pourquoi dors-tu, Seigneur ? ». Moment pathétique. L’angoisse extrême de Notre Seigneur sur le Mont des Oliviers se traduit par un va-et-vient tourmenté entre le Père, silencieux, et les disciples qui dorment. Le cri lancé vers le Père (avec les sentiments du Psalmiste), ce cri qui semble être sans réponse, se tourne dorénavant vers le disciple… comme si Jésus disait à Simon « toi aussi tu dors, tu ne réponds pas, tu n’as pas la force de veiller une heure avec moi ?».
H + 35 min :
Chant : Moi, si j’avais commis (partition 12-27, p. 316, livret pèlerin p. 39)
Moi, si j’avais commis tous les crimes possibles,
Je garderai toujours la même confiance
Car je sais bien que cette multitude d’offenses,
N’est qu’une goutte d’eau dans un brasier ardent. (bis)
Oui j’ai besoin d’un cœur tout brûlant de tendresse
Qui reste mon appui et sans aucun retour,
Qui aime tout en moi et même ma faiblesse
Et ne me quitte pas, ni la nuit, ni le jour. (bis)
Evangile
14, 37 Puis Jésus revient et trouve les disciples endormis.
Il dit à Pierre : « Simon, tu dors ! Tu n’as pas eu la force de veiller seulement une heure ?
38 Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l’esprit est ardent, mais la chair est faible. »
39 De nouveau, il s’éloigna et pria, en répétant les mêmes paroles.
Méditation
Du Psaume 87. « Moi, je crie vers toi, Seigneur ; Seigneur, pourquoi me cacher ta face ? » Ce cri monte, encore de nos jours, de tant de cœurs, de tant de lèvres, de tant de frères et sœurs en humanité qui attendent depuis si longtemps cette délivrance qui ne vient toujours pas… le peuple écrasé par les bombes à Gaza, les familles des otages encore retenus dont on n’a aucune nouvelle, les habitants d’Ukraine harcelés sans relâche par les attaques de l’agresseur… et tant d’autres situations de détresse, parfois très intimes… O Seigneur Jésus, prends toutes ces situations et ces événements dans ton Cœur déjà invisiblement transpercé au jardin de l’Agonie, et manifeste ta proximité et ton secours auprès de nos frères…
H+ 42 min :
Chant : Cœur de Jésus, ô cœur divin (partition 25-01, p. 922, livret pèlerin p. 43)
Cœur de Jésus, ô cœur divin,
Cœur transpercé par mes péchés,
Cœur plein de grâce, source de vie,
Purifie-moi et sauve-moi.
Je viens à toi, mon Sauveur,
Défiguré par le péché.
Dans tes blessures, je me cache,
Rien ne peut me séparer de toi,
De ton amour immense.
Voici ton cœur empli d’amour,
Jésus, mon Sauveur,
Ce cœur brûlant qui pour moi a tout donné.
Viens me délivrer du péché,
Par le sang et l’eau
Qui ont jailli de ton côté transpercé.
Evangile
14, 39 De nouveau, Jésus s’éloigna et pria, en répétant les mêmes paroles.
40 Et de nouveau, il vint près des disciples qu’il trouva endormis, car leurs yeux étaient alourdis de sommeil. Et eux ne savaient que lui répondre.
Méditation
De l’Evangile de Matthieu. « Ainsi s’accomplit pour eux la prophétie d’Isaïe qui disait : Vous aurez beau entendre, vous ne comprendrez pas ; vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas. C’est que l’esprit de ce peuple s’est épaissi : ils se sont bouché les oreilles, ils ont fermé les yeux, de peur que leurs yeux ne voient… ». La peur, la fuite dans le sommeil lourd, la torpeur spirituelle ; Seigneur, prends pitié ! Prends pitié de nous et de cette société qui est la nôtre, qui si souvent prend des chemins de perdition, par peur, souvent inconsciente mais très réelle, de la Croix et de ta Passion d’amour. Nous sommes par nous-même impuissant à lutter contre cette fuite. Comme le dis le chant de l’Anima Christi : ‘’ordonne-moi de venir à Toi, pour qu’avec tes saints je te loue… ‘’ ».
H + 49 min :
Chant : Je te cherche, Dieu (partition 12-18, p. 315, livret pèlerin p. 36)
Je te cherche, Dieu, tu es mon Dieu,
Et je t’appelle.
Je te cherche, Dieu, entends la voix
De ma prière.
Comme un veilleur désire l’aurore,
Je te cherche et te désire.
En toi la nuit est comme le jour,
Tu es lumière.
Evangile
14, 40 Et de nouveau, Jésus vint près des disciples qu’il trouva endormis, car leurs yeux étaient alourdis de sommeil. Et eux ne savaient que lui répondre.
41 Une troisième fois, il revient et leur dit : « Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer. C’est fait ; l’heure est venue : voici que le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs.
Méditation
Du Psaume 118. « Ceux qui poursuivent le mal s’approchent, ils s’éloignent de ta loi ». Seigneur, que la contemplation fidèle de ta Passion et la méditation sur ton acceptation victorieuse soient notre rempart contre l’adversaire et contre tous les éléments qui voudraient nous entraîner à être complices de tes ennemis qui sont aussi les nôtres. Par les souffrances de ta Passion, purifie et fortifie nos cœurs, renouvelle-les spécialement en cette année jubilaire que nous vivons, afin que nos cœurs soient unis au Tien, enracinés dans ta sublime obéissance à la Volonté du Père. Que les démarches que nous effectuons en cette année de grâces nous protègent de toutes tentations qui nous feraient nous « éloigner de la loi ».
H + 56 min :
Evangile
14, 41 Une troisième fois, il revient et leur dit : « Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer. C’est fait ; l’heure est venue : voici que le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs.
42 Levez-vous ! Allons ! Voici qu’il est proche, celui qui me livre. »
Méditation
De la lettre aux Romains, chapitre 8. « Lui qui n’a pas épargné son propre Fils mais l’a livré pour nous tous, comment avec lui ne nous accordera-t-il pas toute faveur ? ». Au terme de cette Heure Sainte, nous t’adorons, Jésus, dans ton extrême abaissement, Toi qui prenant la condition d’esclave, te fait obéissant au Père jusqu’à la mort. Et Toi, Notre Père, montre-nous, nous t’en supplions, aussi de manière visible, que par ton Fils livré Tu nous accordes toute faveur. Viens percer la nuit profonde de l’angoisse, du désespoir, de la mort, du péché…
Bref silence puis :
Tantum Ergo,
litanies et déposition du Saint Sacrement. Annonce et Salve Régina…
Chant : À toi, puissance et gloire (partition 12-02, p. 54, livret pèlerin p. 24)
À toi, puissance et gloire,
À toi, honneur et force,
À toi, la majesté,
Ô Dieu, à jamais !