Exposition du saint Sacrement :
Heure H
Chant : Nous te chantons, Ô Christ (partition 18-21, p. 242, livret pèlerins p. 29)
Nous te chantons,
Ô Christ, sainte lumière,
Tu brilles sans déclin
Lorsque tombe le soir.
Et nous offrons ce jour
À ta miséricorde. (bis)
Les témoins de la foi
T’acclament par leur voix,
Ô Christ, Seigneur,
Image radieuse du Père,
Petits et grands, amis et familiers :
Tous, ils t’ont donné leur vie
Et rayonnent ta joie !
Méditations
Jeudi 2 novembre :
Pour ce mois de novembre, nous avons choisi d’écouter Sainte Elisabeth de la Trinité, carmélite de Dijon, canonisée le 16 octobre 2016 par le Pape François (notons le petit signe providentiel de la date de cette canonisation, le jour de la fête de Sainte Marguerite Marie). Elle a rejoint le Seigneur en novembre 1906. Un moment il avait été question qu’elle vive sa vie de carmélite au Carmel de Paray-le-Monial (lequel a fermé ses portes début des années 80). Puis finalement il avait été décidé qu’elle ne quitterait pas Dijon. Cependant elle est venue ici en pèlerinage et, nous le verrons, elle a été très imprégnée par le message du Sacré-Cœur communiqué par Sainte Marguerite Marie.
Je tiens à remercier notre ami Jean-Louis Fradon, résident à Paray-le-Monial, auteur de plusieurs ouvrages remarquables sur la sainte, qui nous a autorisé à en utiliser des extraits. Donc c’est à lui que nous devons ce qui va être médité tout au long de ce mois.
« Le 9 mai 1900, Élisabeth Catez vient en pèlerinage à Paray-le-Monial avec les pères jésuites de Dijon. De cette « bien bonne journée », elle ne retient qu’une chose : « Si vous saviez comme on prie bien dans cette petite chapelle ! » La chapelle des apparitions est, en effet, un lieu-source pour cette jeune femme de 20 ans qui vit déjà une relation privilégiée avec le Cœur de Jésus. Deux ans plus tôt, elle avait écrit une poésie intitulée « La fête du Sacré-Cœur » où l’on trouve cette invocation : Ô Cœur sacré de mon Sauveur, / Toi que j’adore, ô Toi que j’aime, / Toi tout Amour, Bonté suprême, / Toi seul possèdes mon cœur.
Son attachement au Cœur de Jésus – « ce Cœur tout amour » dont parlait sainte Marguerite-Marie — est si fort qu’elle lui promet : J’essaierai par mes souffrances, / Par mon amour, divin Sauveur, / De consoler ton divin Cœur. »
Nous terminons notre méditation d’aujourd’hui par un extrait d’une lettre de Sainte Elisabeth qui fait le lien avec la commémoration des fidèles défunts que nous célébrons en ce jour. Il s’agit d’une lettre adressée à une amie qui vient de perdre son père ; Elisabeth ici se désigne sous le vocable de « votre petite amie » : « Votre petite amie ne saurait rester silencieuse, sachant combien vous êtes éprouvés ; elle a besoin de vous dire combien elle prie pour celui qui est allé à Dieu [son père] et aussi pour ceux qu’il a laissés. Devant de telles épreuves, le langage humain se sent bien banal et bien impuissant. Seul Celui qui fait la blessure peut comprendre notre cœur et donner les consolations dont il a besoin. C’est donc près de ce Dieu qui ne frappe que parce qu’Il aime que s’approche votre petite amie, et c’est avec tout son cœur, avec toute son âme, qu’elle Lui parle de vous. Chère Madame, par la foi soulevons le voile et suivons celui qui a disparu bien haut en ces régions toutes de paix et de lumière, où la souffrance est transformée en amour. Là déjà demeure notre chère petite Cécile, et c’est en union avec elle que je prie pour vous ! »
Jeudi 9 novembre :
C’est aujourd’hui l’anniversaire de la pâque d’Elisabeth de la Trinité (9 novembre 1906), qui nous accompagne tout ce mois avec ses méditations. « Elle réitère sa promesse [de consoler le Divin Cœur] en notant dans son Journal le fruit du « cœur à cœur » qu’elle vient de vivre lors d’une adoration du Saint-Sacrement où Jésus lui a fait comprendre qu’il désirait « un peu d’amour pour le consoler » : Ah, par mon amour, mon attention, mes sacrifices, mes prières, je veux Lui faire oublier ses douleurs. Je veux l’aimer pour tous ceux qui ne l’aiment pas. C’est le sens même de la « réparation » demandée par Jésus à Paray-le-Monial, lui qui s’était plaint à Marguerite-Marie d’être délaissé : « Je brûle du désir d’être aimé ! ». Vient l’heure tant attendue de l’entrée d’Élisabeth au carmel : 2 août 1901. Ce qui frappe d’emblée ses sœurs, c’est la profondeur de sa vie contemplative. À l’instar de Marguerite-Marie, elle se jette aux pieds de Jésus-Hostie dès qu’elle en a le loisir. C’est sa manière de satisfaire la soif de Jésus « d’être aimé des hommes au Saint-Sacrement » : Il me semble que rien ne dit plus l’amour qui est au Cœur de Dieu que l’Eucharistie : c’est Lui en nous, nous en Lui, et n’est-ce pas le Ciel sur la terre ? Le Ciel dans la foi en attendant la vision du face à face tant désirée. Elle a un sens aigu de la présence de Jésus et ne veut jamais le laisser seul : Il est toujours vivant ! vivant au tabernacle dans son adorable Sacrement, vivant en nos âmes. Puisqu’Il est là, tenons-Lui compagnie, comme l’ami à Celui qu’il aime ! »
Jeudi 16 novembre :
Suite de nos méditations avec Sainte Elisabeth de la Trinité.
« En janvier 1903, Élisabeth de la Trinité devient l’épouse du Christ par sa profession religieuse. Être épouse, c’est avoir tous les droits sur son Cœur, dit-elle… C’est ne plus savoir qu’aimer : aimer en adorant, aimer en réparant, aimer en priant, en demandant, en s’oubliant ; aimer toujours sous toutes les formes ! Élisabeth de la Trinité a pleinement vécu la vocation de tout baptisé, telle que la décrit saint Paul : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi ». Cette phrase était gravée sur son crucifix de profession et est devenue son programme de vie : Qu’elle est sublime, la mission de la carmélite ; elle doit être médiatrice avec Jésus-Christ, Lui être comme une humanité de surcroît en laquelle Il puisse perpétuer sa vie de réparations, de sacrifices, de louanges et d’adorations. En sa personne [celle d’Elisabeth] se réalise « comme une incarnation du Verbe », œuvre de l’Esprit d’amour : « Venez en moi comme Adorateur, comme Réparateur et comme Sauveur », demande-t-elle à son « Christ aimé », de telle sorte qu’il se substitue à elle. Mon rêve, c’est d’être « la louange de sa gloire », et mon Époux m’a fait entendre que c’était là ma vocation dès l’exil en attendant d’aller chanter le Sanctus éternel en la Cité des saints. »
Jeudi 23 novembre :
Nous terminons aujourd’hui nos méditations avec Elisabeth de la Trinité, en recueillant son témoignage d’amour alors qu’elle s’apprête à rejoindre son Seigneur. « Elle qui voulait « aimer jusqu’à en mourir » sent la mort la détruire à petit feu, car elle ne peut bientôt plus ni manger ni boire, mais elle ne cède rien à la nature et « réveille sa foi » : Cette foi me dit que c’est l’amour qui me détruit, qui me consume lentement, et ma joie est immense. Consolatrice du Cœur de Jésus, Élisabeth de la Trinité l’accompagne jusqu’au bout de l’amour, en s’offrant « comme hostie de louange à sa gloire » et en demandant à son confident, le chanoine Angles : Voulez-vous, au saint Sacrifice, en consacrant l’hostie où Jésus s’incarne, consacrer aussi votre petite enfant à l’Amour Tout-Puissant pour qu’il la transforme « en louange de gloire ». La messe de sa vie est sur le point de s’achever dans « l’éternité d’amour » qu’elle désire tant. Sa mission de faire aimer l’Amour commence : Vivons d’amour pour mourir d’amour et pour glorifier le Dieu tout Amour. »
H + 7 min :
Chant : Je suis ton Dieu, ton Créateur (partition 15-20, p. 324, livret pèlerins p. 35)
Si tu savais le don de Dieu
C’est toi qui m’aurais demandé à boire :
Je suis ton Dieu, ton Créateur,
Viens reposer sur mon cœur.
Si tu traverses les eaux
Si tu passes la mort, je serai avec toi.
Je t’ai choisi, Israël,
Je t’ai pris par la main,
Je suis ton Rédempteur.
Evangile
14, 32 Ils parviennent à un domaine appelé Gethsémani. Jésus dit à ses disciples : « Asseyez-vous ici, pendant que je vais prier. »
Méditation
[Citations de méditations de diverses sources ou de divers auteurs]
Jésus, Dieu Tout-Puissant, toi qui t’es fait faiblesse à cause de nos péchés, les cris des persécutés, qui sont un écho de ton agonie, te sont familiers. Ils demandent : Pourquoi cette oppression ? Pourquoi cette humiliation ? Pourquoi cet esclavage qui dure ?
H + 14min :
Chant : Je vous aime, ô mon Dieu (partition 20-09, p. 335, livret pèlerins p. 36)
Je vous aime, ô mon Dieu,
Et mon seul désir est de vous aimer,
De vous aimer jusqu’au dernier soupir de ma vie,
Jusqu’au dernier soupir de ma vie.
Être à Dieu et se donner à lui,
Être à Dieu sans partage, être uni à lui
Dans la prière et l’amour.
C’est le ciel sur la terre, Dieu s’approche de nous.
Evangile
14, 32 Jésus dit à ses disciples : « Asseyez-vous ici, pendant que je vais prier. »
33 Puis il emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean, et commence à ressentir frayeur et angoisse.
34 Il leur dit : « Mon âme est triste à mourir. Restez ici et veillez. »
Méditation
Nous nous souvenons des paroles du psaume : “Lève-toi, pourquoi dors-tu, Seigneur ? Réveille-toi, ne nous rejette pas pour toujours ! Pourquoi détourner ta face, oublier notre malheur, notre misère ? Car notre âme est effondrée en la poussière, notre ventre est collé à la terre. Debout, viens à notre aide !”
H + 21 min :
Chant : Au grand large tu m’entraînes (partition 19-05, p. 334, livret pèlerins p. 33)
Au grand large tu m’entraînes,
Ta présence a dissipé ma nuit.
Je te loue, mon roc et ma force,
Ô mon Dieu, le rempart de ma vie !
Au grand large tu m’entraînes,
Devant toi, la ténèbre n’est plus !
Je te loue, mon roc et ma force,
Ô mon Dieu, mon chemin, mon salut !
Pour toi, mon Dieu, rien d’impossible,
Car tes chemins dépassent nos voies.
Avec toi seul, je franchis les murailles,
Toi, mon espoir, j’ai confiance en toi !
Evangile
14, 34 Jésus leur dit : « Mon âme est triste à mourir. Restez ici et veillez. »
35 Allant un peu plus loin, il tombait à terre et priait pour que, s’il était possible, cette heure s’éloigne de lui.
36 Il disait : « Abba… Père, tout est possible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux ! »
Méditation
Seigneur ! À Gethsémani tu as dit : “Que ta volonté soit faite !”. Tu aurais pu mobiliser douze légions d’anges, mais tu ne l’as pas fait.
H + 28 min :
Chant : Puisque tu fais miséricorde (partition 14-34, p. 322, livret pèlerins p. 41)
Puisque tu fais miséricorde,
Puisque nos vies sont devant toi,
Puisque tu as versé ton sang pour nous,
Seigneur Jésus, exauce-nous.
Pitié pour moi, mon Dieu, en ta bonté,
En ta tendresse, libère-moi.
Lave-moi tout entier de mon péché,
Et de ma faute, purifie-moi.
Evangile
14, 36 Jésus disait : « Abba… Père, tout est possible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux ! »
37 Puis il revient et trouve les disciples endormis.
Il dit à Pierre : « Simon, tu dors ! Tu n’as pas eu la force de veiller seulement une heure ?
38 Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l’esprit est ardent, mais la chair est faible. »
Méditation
(Prière de Marthe Robin). Mon Dieu, incendiez nos cœurs, incendiez-nous de votre amour : remplissez-nous de votre lumière… Ô Père, répandez sur le monde et sur les âmes votre suprême miséricorde, votre divin pardon. Mon Dieu, rétablissez l’ordre et la paix sur la terre. Faites l’unité des peuples, faites l’unité des esprits, ô mon Dieu, faites l’unité des cœurs en vous.
H + 35 min :
Chant : Torrent de lumière (partition 10-46, p. 313, livret pèlerins p. 42)
Torrent de lumière,
Viens me visiter
Toi, la source de la joie,
Viens me vivifier.
C’est toi que je cherche
Pour te ressembler,
Jésus, mon Sauveur,
Mon Seigneur, et mon Dieu !
Amour qui pardonnes,
Baume sur mes plaies,
Apprends-moi l’offrande
De ma pauvreté.
Cœur plein de tendresse,
Donne-moi ta paix,
Jésus, mon Sauveur,
Mon Seigneur, et mon Dieu !
Evangile
14, 37 Puis Jésus revient et trouve les disciples endormis.
Il dit à Pierre : « Simon, tu dors ! Tu n’as pas eu la force de veiller seulement une heure ?
38 Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l’esprit est ardent, mais la chair est faible. »
39 De nouveau, il s’éloigna et pria, en répétant les mêmes paroles.
Méditation
Jésus-Christ retourna au lieu de sa prière et commença à prier de nouveau, répétant les mêmes paroles, mais avec plus d’instance que la première fois. Il est probable qu’Il se servit alors des termes rapportés par saint Marc : « Mon Père, mon Père (Abba… Père), tout vous est possible ». Considérons le redoublement d’amour et de confiance exprimé par ces paroles du Sauveur. D’abord, Il répète deux fois le nom de Père, puis, avant de demander ce qu’Il désire, Il reconnaît et exalte cette puissance sans limites, sur laquelle repose la prière : « tout t’est possible ».
H+ 42 min :
Chant : Humblement, dans le silence (partition 18-12, p. 331, livret pèlerins p. 35)
Humblement, dans le silence de mon cœur,
Je me donne à toi, mon Seigneur !
Entre tes mains, je remets ma vie,
Ma volonté, tout mon être.
Evangile
14, 39 De nouveau, Jésus s’éloigna et pria, en répétant les mêmes paroles.
40 Et de nouveau, il vint près des disciples qu’il trouva endormis, car leurs yeux étaient alourdis de sommeil. Et eux ne savaient que lui répondre.
Méditation
Il est privé de toute consolation. Le lieu où Il prie est écarté ; le temps est obscur ; ses disciples dorment profondément, sa mère est absente ; son Père céleste paraît ne point l’écouter ; sa divinité et la partie supérieure de son âme laissent la partie inférieure dans la dernière désolation, de sorte qu’Il peut dire à juste titre avec le Roi-Prophète : « J’ai cherché un ami pour me consoler, et je ne l’ai point trouvé. »
H + 49 min :
Chant : Donne-moi seulement de t’aimer (livret pèlerins p. 66)
Prends Seigneur et reçois
toute ma liberté,
ma mémoire, mon intelligence
toute ma volonté.
Et donne-moi, donne-moi,
donne-moi seulement de t’aimer.
Donne-moi, donne-moi,
donne-moi seulement de t’aimer.
Evangile
14, 40 Et de nouveau, Jésus vint près des disciples qu’il trouva endormis, car leurs yeux étaient alourdis de sommeil. Et eux ne savaient que lui répondre.
41 Une troisième fois, il revient et leur dit : « Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer. C’est fait ; l’heure est venue : voici que le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs.
Méditation
(Prière de Marthe Robin). Mon Dieu, prenez ma mémoire et tous ses souvenirs ; prenez mon cœur et toutes ses affections ; prenez mon intelligence et toutes ses facultés, faites qu’elle ne serve qu’à votre plus grande gloire. Prenez ma volonté tout entière, c’est à jamais que je l’anéantis dans la vôtre. Non plus ce que je veux, ô mon très doux Jésus, mais toujours tout ce que vous voulez ! Prenez-moi, recevez-moi, dirigez-moi, guidez-moi !
H + 56 min :
Evangile
14, 41 Une troisième fois, il revient et leur dit : « Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer. C’est fait ; l’heure est venue : voici que le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs.
42 Levez-vous ! Allons ! Voici qu’il est proche, celui qui me livre. »
Méditation
(D’après une méditation du Rosaire). Jésus comprend toutes les horreurs, les conséquences et la dette terrible du péché. Mais nous ! Nous traitons le péché à la légère, nous n’en comprenons pas l’énormité. Si nous comprenions, jamais nous n’oserions le commettre.
Bref silence puis Tantum Ergo
Litanies et déposition du Saint Sacrement.
Chant : Ô mon bien-aimé (partition 25-07, p. 16 supplément, livret pèlerins p. 43)
Jésus, Jésus,
Jésus, adoramus te.