Pèlerinage de mémoire et de prière

pour les personnes victimes d’abus

Pèlerinages à Notre-Dame de Romay

dimanche 12 octobre 2025, de 9h à 12h15. Chapelle des Apparitions
dimanche 8 mars 2026, de 15h à 18h. Parc des chapelains
samedi 30 mai 2026, de 14h30 à 17h30. Parc des chapelains

Ouvert à tous. Sans inscription ni frais.

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Contact :

Antoine Hastings : 06 09 69 20 49

« C'est le pardon de l'Église que j'ai reçu en plein cœur »

Une participante d'un de ces pèlerinages livre ici son témoignage :

Dimanche 3 mars 2024, j’ai participé à la marche silencieuse de prière pour les victimes et les responsables d’abus. Je souhaite vous dire merci et vous témoigner de la grâce reçue lors de votre présentation et de la marche !

Je crois que c’est de l’ordre de la libération. Rien de moins. L’été dernier, lors du dîner à la maison, je vous avais dit que nous étions à Paray « en convalescence après une rupture ecclésiale ». Je ne parvenais pas à faire une démarche de signalement et ce malgré les pressions de mon entourage.

Que s’est-il passé dimanche ? Votre introduction, appuyée des propos de Monseigneur Rivière, a provoqué en moi une réaction sensible d’abord puis, avec ces quelques jours de recul, de physiologique et spirituel certainement. La reconnaissance des abus et vos demandes de pardon en public, le fait aussi d’être « en Eglise » dans cette chapelle de Romay, tout cela  a fait sauter le verrou de la honte et du silence ! Tout en douceur, mais bien sensible, bien réel, dans le plus grand anonymat !

Le Seigneur a poursuivi son œuvre le lendemain à l’adoration par la méditation du Psaume 40 : « Mais toi, Seigneur, prends pitié de moi ; relève-moi, je leur rendrai ce qu’ils méritent. Oui, je saurai que tu m’aimes si mes ennemis ne chantent pas victoire. Dans mon innocence, tu m’as soutenu et rétabli pour toujours devant ta face. » Une provocation ! Car j’ai tant de mal à admettre le désir de Dieu à me faire justice ! La honte et la peur ne me poussait-elle pas à fuir ma responsabilité de témoin de dysfonctionnements graves !

Dimanche, c’est le pardon de l’Église que j’ai reçu en plein cœur, nécessaire et si efficace ! Il crée en moi un miracle : libérer la parole, c’est commencer à sortir de l’emprise. Quelle grâce ! J’ai le sentiment de sortir de mon enfermement. C’est pourquoi je souhaitais vous dire toute ma gratitude. La facilité avec laquelle j’ai écrit à l’évêque concernée par la situation cette semaine confirme la guérison profonde reçue dimanche. Je ne peux que rendre Gloire à Dieu !

Avec [mon mari], nous sommes décidés à vivre un accompagnement spécifique par rapport à l’abus vécu en communauté. Connaissez-vous quelqu’un qui pourrait nous permettre d’avancer sur ce chemin de guérison ? Avec toute mon amitié en Jésus.

Le projet pastoral

Petit à petit, nous nous sommes orientés vers la proposition d’un pèlerinage.

Dans un pèlerinage, la plénitude de l’être est saisie et harmonisée. Le pèlerinage n’est pas de l’ordre du discours. C’est une démarche à la fois communautaire, physique, pénitentielle et symbolique. Il prend en compte, devant Dieu, les quatre dimensions de l’être humain blessé par le traumatisme : langage, histoire, corps et communauté humaine.

Autrement dit, c’est une proposition ordinaire, simple, facile à mettre en œuvre qui permet d’exprimer l’harmonie humaine et de restaurer un lien amical, une relation fraternelle qui a été rompu.

La personne peut participer sans être sollicitée. Simplement être là, marcher, favorise la réintégration communautaire. Il y a un espace de liberté qui permet d’entrer dans le groupe ou de rester à l’écart

Marcher ensemble exprime que nous sommes tous concernés. Nous sommes liés par le commandement de l’Amour !

Un pèlerinage régulier donne à chacun la possibilité de revenir et de s’ouvrir à la grâce. Il aide à se rassembler et à porter ensemble d’autres personnes.

Par ailleurs, il est simple à organiser, gratuit et accessible au plus grand nombre.

Pérégriner de la Visitation à Romay rend visible le lien entre le Cœur de Jésus et le cœur de Marie qui conduit à Jésus. Marie est proche de notre humanité. Elle nous aide à aller plus loin.

Pour donner encore plus de sens à cette démarche, nous souhaitons la mettre sous le patronage de Sainte Joséphine Bakhita.

Des pèlerinages sous le patronage de Sainte Joséphine Bakhita

Sainte Joséphine Bakhita (1869–1947)

Joséphine Bakhita est née au Soudan en 1869. Très jeune, elle est enlevée par des trafiquants d’esclaves, battue jusqu’au sang et vendue à plusieurs reprises sur les marchés soudanais. En 1882, à Khartoum, elle est rachetée par le Consul italien Legnani et, à sa grande surprise, traitée avec bienveillance. Il l’emmène avec lui en Italie et la confie à un couple ami, les Michieli, qui en feront l’éducatrice de leur fille, Mimmina. C’est à ce moment-là qu’une rencontre change le cours de sa vie : « À présent, elle entendait dire qu’il existait un “Maître” au-dessus de tous les maîtres, le Seigneur des seigneurs, et que ce Seigneur était bon, la bonté en personne »(Benoît XVI). Elle se savait enfin connue et aimée pour elle-même : « Elle était “rachetée”, elle ne se sentait plus une esclave, mais une fille de Dieu libre » (Benoît XVI). Aussi refuse-t-elle de suivre les Michieli lorsqu’ils repartent sur les rives de la Mer Rouge pour gérer leurs affaires. Ils la remettent alors avec Mimmina entre les mains des Sœurs Canossiennes. À leur contact, Bakhita approfondit la connaissance de ce Dieu dont elle sentait, depuis son enfance, la présence en son cœur sans savoir qui Il était vraiment. Le 9 janvier 1890, elle est baptisée sous le nouveau nom de Joséphine par le Patriarche de Venise, qui lui confère aussi les sacrements de la confirmation et de l’eucharistie.

Cette nouvelle naissance la marque tellement qu’on la verra souvent baiser les fonts baptismaux et dire : « Ici, je suis devenue fille de Dieu ! ». Quand madame Michieli revient d’Afrique chercher sa fille ainsi que Bakhita, cette dernière manifeste sa ferme volonté de rester avec les Mères Canossiennes. Le 8 décembre 1896, elle prononce ses vœux dans la Congrégation, se consacrant pour toujours à celui qu’elle appelle « Mon Maître ».

Durant cinquante ans, elle vit en humble Fille de la Charité dans la maison de Schio où elle travaille tour à tour comme cuisinière, lingère, brodeuse et portière. Sa douceur, sa simplicité et son éternel sourire conquièrent tous les cœurs. Elle se déplace en Italie, quelques années durant, pour témoigner de son étonnant parcours de vie : « L’espérance qui était née pour elle et qui l’avait “rachetée”, elle ne pouvait pas la garder pour elle » (Benoît XVI). Puis vient l’heure de la vieillesse et de la maladie qui n’altèrent pas son sourire ni sa bonté. Au moment de l’agonie, elle revit les jours noirs de son esclavage en suppliant à maintes reprises son infirmière : « Lâchez un peu les chaînes… elles me font mal ! » Le 8 février 1947, la Vierge Marie lui ouvre la porte du Ciel et elle meurt dans un dernier sourire en disant : « Notre-Dame ! Notre-Dame ! » Elle est canonisée par le pape Jean-Paul II le 1 er octobre 2000.

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