Heure Sainte avril 2022

Avec l’évangile de saint Marc

Méditation de la semaine

Jeudi 31 mars (veille du premier vendredi du mois d’avril) :

Paroles de Saint François de Sales (dont nous célébrons l’année jubilaire) sur l’amour du Cœur de Jésus.
« Vous nous avez créés pour la vie éternelle et votre Cœur sacré, comme le cœur maternel rempli d’un Amour incomparable, abonde en lait de miséricorde, soit pour pardonner aux pénitents, soit pour perfectionner les justes […] La charité de Jésus-Christ nous presse, elle nous force et violente par son infinie douceur […] Il nous aima d’amour de bienveillance, jetant sa propre Divinité en l’homme en sorte que l’homme fût Dieu […]
Il s’écoula tout en nous et fondit sa grandeur pour la réduire à la forme et figure de notre petitesse; d’où il est appelé source d’eau vive, rosée et pluie du ciel.

Jeudi 7 avril :

A l’approche de la Semaine Sainte, ce Psaume a sûrement résonné intensément dans le Cœur de Jésus.
« Je crois, et je parlerai, moi qui ai beaucoup souffert, / moi qui ai dit dans mon trouble : « L’homme n’est que mensonge. » / Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ?
J’élèverai la coupe du salut, j’invoquerai le nom du Seigneur. / Je tiendrai mes promesses au Seigneur, oui, devant tout son peuple ! / Il en coûte au Seigneur de voir mourir les siens !
Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur, ton serviteur, le fils de ta servante, moi, dont tu brisas les chaînes ? / Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce, j’invoquerai le nom du Seigneur. / Je tiendrai mes promesses au Seigneur, oui, devant tout son peuple, / à l’entrée de la maison du Seigneur, au milieu de Jérusalem ! » (Psaume 115)

Jeudi 14 avril :

Jeudi Saint aujourd’hui. Laissons l’Evangéliste Saint Jean nous guider dans la méditation.
« Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde vers le Père, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à la fin… Jésus fut troublé en son esprit et il attesta : ‘En vérité, en vérité, je vous le dis, l’un de vous me livrera.’… Un de ses disciples, celui que Jésus aimait, se trouvait à table tout contre Jésus… Celui-ci, se penchant alors vers la poitrine de Jésus, lui dit : ‘Seigneur, qui est-ce ?’…alors Satan entra en Judas… Aussitôt la bouchée prise, il sortit ; il faisait nuit. Quand il fut sorti, Jésus dit : ‘Maintenant le Fils de l’homme a été glorifié et Dieu a été glorifié en lui. Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui-même et c’est aussitôt qu’il le glorifiera.’ (Jean 13)

 Jeudi 21 avril :

En ce 21 avril, nous voulons nous souvenir des vœux perpétuels prononcés par Sainte Edith Stein (Thérèse Bénédicte de la Croix), ce même jour, en 1938, au Carmel de Cologne. Voici un petit poème où elle nous livre sa méditation en présence d’une image de la Sainte Face de Turin.

« Et maintenant, en ces derniers temps, / alors que la foi, l’espérance et l’amour ont disparu,

Tu as découvert ta Sainte Face, / la Face de celui qui souffrit sur la Croix / et ferma les yeux dans le sommeil de la mort. / Comme derrière un voile nous voyons la souffrance / dans ces traits saints, sublimes. / Cette souffrance – dépassant toute mesure humaine – / est si grande que nous ne pouvons ni la saisir ni la pénétrer. / Pourtant Tu souffris silencieux / et en Toi était une force qui maîtrisait l’excès de la souffrance. / Tu étais son Seigneur lorsque Tu Te livrais à elle. / Une paix insondable et profonde coule de ces traits et dit : / Tout est accompli.

 Jeudi 28 avril :

Hier, 27 avril, c’était le 30ème anniversaire du rappel à Dieu du grand compositeur catholique Olivier Messiaen. Qu’il nous soit permis, au cours de cette célébration, d’évoquer une méditation symphonique pour orchestre, en trois mouvements, composée par lui en 1930. Le titre de cette œuvre : « Les Offrandes oubliées ». Ce titre veut exprimer selon l’auteur « l’oubli de l’homme devant le Sacrifice du Christ » ; thème qui rejoint bien cette dimension d’ingratitude que nous évoquons souvent ici à Paray-le-Monial.  Les titres des mouvements sont : La Croix, Le Péché, L’Eucharistie. Messiaen a lui-même composé un petit poème qu’il a mis en exergue pour chacun de ces trois mouvements. Il nous semble que c’est une belle référence à ce que nous pouvons vivre ici, à Paray-le-Monial, dans le sillage de Marguerite-Marie et dans la lumière de la Sainte Eucharistie.

La Croix :
Les bras étendus, triste jusqu’à la mort, / sur l’arbre de la Croix vous répandez votre sang.
Vous nous aimez, doux Jesus, nous l’avions oublié.

Le Péché :
Poussés par la folie et le dard du serpent, / dans une course haletante, effrénée, sans relâche,
nous descendions dans le péché comme dans un tombeau.

L’Eucharistie :
Voici la table pure, la source de la charité, le banquet du pauvre,
voici la Pitié adorable offrant le pain de la Vie et de l’Amour.
Vous nous aimez, doux Jesus, nous l’avions oublié.

Chant exposition : LA NUIT QU’IL FUT LIVRÉ
(livret pèlerins p. 67)

La nuit qu’il fut livré, le Seigneur prit du pain
En signe de sa mort, le rompit de sa main
Ma vie, nul ne la prend mais c’est moi qui la donne
Afin de racheter tous mes frères humains.

Après qu’il eut soupé pour la dernière fois
S’offrit comme victime au pressoir de la croix
Mon sang, versé pour vous, est le sang de l’alliance
Amis faites ceci en mémoire de moi.

Et nous, peuple de Dieu, nous en sommes témoins
Ta mort, nous l’annonçons par ce pain et ce vin
Jésus ressuscité, ton église t’acclame
Vainqueur, passé du monde à la gloire sans fin.

Tu viens revivre en nous ton mystère pascal
Éteins en notre chair le foyer de tout mal
Nous sommes tes sarments, sainte vigne du Père
Fais-nous porter du fruit pour le jour triomphal.

Seigneur, nous attendons ton retour glorieux
Un jour tu nous prendras avec toi dans les cieux
Ton corps est la semence de vie éternelle
Un jour tu nous prendras à la table de Dieu.

H+ 0min :

Evangile selon saint Marc, chapitre 14

32 Ils parviennent à un domaine appelé Gethsémani. Jésus dit à ses disciples : « Asseyez-vous ici, pendant que je vais prier. »

Hébreux 7, 23-27

Jusque-là, un grand nombre de prêtres se sont succédés parce que la mort les empêchait de rester en fonction.
Jésus, lui, parce qu’il demeure pour l’éternité, possède un sacerdoce qui ne passe pas.
C’est pourquoi il est capable de sauver d’une manière définitive ceux qui par lui s’avancent vers Dieu, car il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur.
C’est bien le grand prêtre qu’il nous fallait : saint, innocent, immaculé ; séparé maintenant des pécheurs, il est désormais plus haut que les cieux.
Il n’a pas besoin, comme les autres grands prêtres, d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses péchés personnels, puis pour ceux du peuple ; cela, il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même.

Chant : CAR TU ES L´AMOUR
(partition N° 17-09, livret pèlerins p. 33, carnet IEV p. 330)

R. Dieu notre Père, Nous croyons en toi,
Dieu notre Père, ton amour ne passe pas !
Dieu notre Père, Nous croyons en toi,
Car tu es l´Amour, Car tu es l´Amour !

1. Par son Fils Bien-Aimé, venu pour nous sauver,
Dieu nous montre son amour infini.
Pas de plus grand amour que de donner sa vie.
Il s´offre sans réserve, jusqu´à la croix.

H+ 14min :

Evangile selon saint Marc, chapitre 14

33 Puis il emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean, et commence à ressentir frayeur et angoisse.
34 Il leur dit : « Mon âme est triste à mourir. Restez ici et veillez. »

Isaïe 53, 10-12

Broyé par la souffrance, il a plu au Seigneur. S’il remet sa vie en sacrifice de réparation, il verra une descendance, il prolongera ses jours : par lui, ce qui plaît au Seigneur réussira.
Par suite de ses tourments, il verra la lumière, la connaissance le comblera. Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs fautes.
C’est pourquoi, parmi les grands, je lui donnerai sa part, avec les puissants il partagera le butin, car il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort, et il a été compté avec les pécheurs, alors qu’il portait le péché des multitudes et qu’il intercédait pour les pécheurs.

Chant : Jésus le Christ

(partition N° 20-26, livret pèlerins p. 38, carnet IEV p. 338)

Jésus le Christ, lumière intérieure,
ne laisse pas mes ténèbres me parler.
Jésus le Christ, lumière intérieure,
donne-moi d’accueillir ton amour.

H+ 21 min

Evangile selon saint Marc, chapitre 14

35 Allant un peu plus loin, il tombait à terre et priait pour que, s’il était possible, cette heure s’éloigne de lui.
36 Il disait : « Abba… Père, tout est possible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux ! »

Hébreux 5, 7-10

Pendant les jours de sa vie dans la chair, il offrit, avec un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplications à Dieu qui pouvait le sauver de la mort, et il fut exaucé en raison de son grand respect.
Bien qu’il soit le Fils, il apprit par ses souffrances l’obéissance et, conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel, car Dieu l’a proclamé grand prêtre de l’ordre de Melkisédek.

Chant : Tu entends mon cri tendre Père

(partition N° 20-23, livret pèlerins p. 42, carnet IEV p. 340)

R/ Tu entends mon cri tendre Père, Dieu d’infini miséricorde.
Tu entends mon cri, je t’espère, parle, Seigneur, mon cœur est prêt.

Sans crainte devant toi, je remets ma vie : ne m’abandonne pas.
Montre-moi ton chemin, affermis mes pas : revêts moi de ta joie !

H+ 28 min :

Evangile selon saint Marc, chapitre 14

37 Puis il revient et trouve les disciples endormis.
Il dit à Pierre : « Simon, tu dors ! Tu n’as pas eu la force de veiller seulement une heure ?

Ps 6, 3-7

Pitié, Seigneur, je dépéris ! Seigneur, guéris-moi ! Car je tremble de tous mes os, de toute mon âme, je tremble. Et toi, Seigneur, que fais-tu ?
Reviens, Seigneur, délivre-moi, sauve-moi en raison de ton amour !
Personne, dans la mort, n’invoque ton nom ; au séjour des morts, qui te rend grâce ?
Je m’épuise à force de gémir

Chant : MISERICORDE DU SEIGNEUR

(partition N° 23-05, livret pèlerins p. 25, carnet IEV p. 229)

1. Dieu, Un et Trine, mystère indicible,
Tu nous dévoiles ta face.
Ô Miséricorde, justice admirable,
Dieu de tendresse et de grâce.
Salut de nos âmes, lumière joyeuse,
Notre espérance invincible.

R. Miséricorde du Seigneur,
Viens, viens à notre aide.
Viens, envahis de ta lumière
Les cœurs de ceux qui se perdent.

2. Ô Fils unique, cloué au calvaire
Pour nous sauver des ténèbres.
Sagesse divine, folie et scandale,
Source de vie et de grâce.
Visage du Père, amour sans mesure,
Force des humbles et des pauvres.

H+ 35 min :

Evangile selon saint Marc, chapitre 14

38 Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l’esprit est ardent, mais la chair est faible. »

Ps 21, 2 ; 12-16

Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Le salut est loin de moi, loin des mots que je rugis.
Ne sois pas loin : l’angoisse est proche, je n’ai personne pour m’aider.
Des fauves nombreux me cernent, des taureaux de Basan m’encerclent.
Des lions qui déchirent et rugissent ouvrent leur gueule contre moi.
Je suis comme l’eau qui se répand, tous mes membres se disloquent. Mon coeur est comme la cire, il fond au milieu de mes entrailles.
Ma vigueur a séché comme l’argile, ma langue colle à mon palais. Tu me mènes à la poussière de la mort.

Chant : C´EST PAR TA GRÂCE

(partition N° 18-06, livret pèlerins p. 33, carnet IEV p. 332)

1. Tout mon être cherche,
D´où viendra le secours,
Mon secours est en Dieu,
Qui a créé les cieux.
De toute détresse,
Il vient me libérer,
Lui le Dieu fidèle
De toute éternité.

R. C´est par ta grâce,
Que je peux m´approcher de toi,
C´est par ta grâce,
Que je suis racheté.
Tu fais de moi,
Une nouvelle création,
De la mort, tu m´as sauvé
Par ta résurrection.

H+ 42 min :

Evangile selon saint Marc, chapitre 14

39 De nouveau, il s’éloigna et pria, en répétant les mêmes paroles.

2 Samuel 22, 5-7

Les flots de la mort m’entouraient, le torrent fatal m’épouvantait ; des liens infernaux m’étreignaient : j’étais pris aux pièges de la mort.
Dans mon angoisse, j’appelai le Seigneur ; vers mon Dieu, je lançai un appel ; de son temple il entend ma voix : mon cri parvient à ses oreilles.

Chant : COEUR DE JÉSUS D’OÙ JAILLIT LE SALUT

(livret pèlerins p. 65)

R Coeur de Jésus d’où jaillit le Salut,
Viens m’abreuver, Me donner ta paix. (bis)

1. A genoux devant la croix, Je te vois élevé.
Pitié, purifie-moi Et viens me sanctifier.

H+ 49min :

Evangile selon saint Marc, chapitre 14

41 Une troisième fois, il revient et leur dit : « Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer. C’est fait ; l’heure est venue : voici que le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs.

Hébreux 9, 13-15

S’il est vrai qu’une simple aspersion avec le sang de boucs et de taureaux, et de la cendre de génisse, sanctifie ceux qui sont souillés, leur rendant la pureté de la chair, le sang du Christ fait bien davantage, car le Christ, poussé par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu comme une victime sans défaut ; son sang purifiera donc notre conscience des actes qui mènent à la mort, pour que nous puissions rendre un culte au Dieu vivant.

Voilà pourquoi il est le médiateur d’une alliance nouvelle, d’un testament nouveau : puisque sa mort a permis le rachat des transgressions commises sous le premier Testament, ceux qui sont appelés peuvent recevoir l’héritage éternel jadis promis.

Chant : DIEU DONT LE CŒUR EST PRÈS DE NOUS

(partition N° 09-13, livret pèlerins p. 66, carnet IEV p. 225)

Christ, en ton Coeur se réalise
La plénitude des desseins
Que Dieu ton Père a formés pour nous ;
Tu accomplis sa volonté.

C’est en ton Coeur que tu souffris,
Que tu voulus offrir ta vie,
Et justifier les multitudes
En t’accablant de leurs péchés.

Et de ton Coeur blessé d’amour
Jaillit l’Esprit qui vivifie,
Source d’eau vive, source de joie,
Pour tous les hommes assoiffés.

H+ 56min

Evangile selon saint Marc, chapitre 14

42 Levez-vous ! Allons ! Voici qu’il est proche, celui qui me livre. »

Isaïe 53, 2-5

Il était sans apparence ni beauté qui attire nos regards, son aspect n’avait rien pour nous plaire.
Méprisé, abandonné des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, il était pareil à celui devant qui on se voile la face ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien.
En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié.
Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé. Le châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui : par ses blessures, nous sommes guéris.

Bref silence puis :

Tantum ergo Sacramentum
veneremur cernui,
Et antiquum documentum
novo cedat ritui,
Præstet fides supplementum
sensuum defectui.
Genitori genitoque
laus et jubilatio,
Salus, honor, virtus quoque
sit et benedicio,
Procedenti ab utroque
compar sit laudatio.
Amen

Litanies et déposition du Saint Sacrement.

Chant : Ô JÉSUS SAUVEUR
(partition N° 16-10, livret pèlerins p. 13, carnet IEV p. 79)

R. Ô Jésus Sauveur, cœur brûlant d´amour,
Nous te bénissons, toi la source de vie !
Gloire à toi, Seigneur,
De ton sein jaillit le fleuve d´eau vive.

Annonce et Ave Regina caelorum