A deux pas de la basilique, blotti dans le parc des chapelains, sur la gauche en entrant, à portée des visiteurs, et des pèlerins, se trouve le Diorama des sanctuaires. C’est l’histoire de Sainte Marguerite-Marie, qui nous est contée autour des scénettes réalisées par le sculpteur Georges Serraz. A découvrir….
Un son et lumière unique en son genre par son ampleur, le Diorama, raconte, grâce au talent narrateur de Michael Lonsdale, la vie de sainte Marguerite-Marie et le bouleversement spirituel dont les Apparitions furent à l’origine pour l’église universelle. Une vingtaine de vitrines présentent autant de tableaux colorés remarquablement composés en 3D pour une visite d’environ 25 mn.
Certains se demandent sans doute ce qu’est un diorama. Historiquement, ce sont nos crèches de Noël qui obéissent les premières aux principes du diorama : un décor, des personnages, une scène reconstituée. C’est donc un système de présentation qui permet de faire apparaître des personnages en situation, dans leur environnement. Ce mode de reconstitution en volume – dans notre cas historique et religieuse – place le sujet principal, en l’occurrence ici sainte Marguerite-Marie, au centre de la scène. L’ensemble permet ainsi de mieux connaître celle qui est devenue la messagère du Christ pour dire au monde les trésors d’Amour de Son Cœur.
Dix-huit tableaux en son et en lumière
Les dix-huit tableaux, créés par le sculpteur Georges Serraz et mis en scène sous la forme d’un son et lumière très simple, évoquent la vie de sainte-Marguerite-Marie (1647-1690), les apparitions du Christ à la religieuse et l’histoire des Sanctuaires de Paray-le-Monial. Un écran tactile à l’entrée permet de lancer et programmer la visite guidée de 20 minutes. C’est l’acteur Michael Lonsdale (interprétant le rôle du moine médecin dans le film Des hommes et des dieux) qui a prêté sa voix à la narration enregistrée. Il nous raconte que sa famille l’encourageait au mariage, qu’elle fut miraculeusement guérie de maladie, qu’elle eut une apparition du Cœur de Jésus entouré de séraphins. À la fin du diorama, une reconstitution de la cellule de sainte-Marguerite clôt la visite. L’ensemble, à travers sa modestie même, nous dit quelque chose de Dieu, quelque chose du mystère de l’Homme.
Qui est Georges Serraz ?
Georges Serraz (1883 – 1964) est un peintre et sculpteur français. Formé à l’école des Beaux Arts de Besançon, il a conçu des statues monumentales comme la Vierge du Mas-Rillier à Miribel (Ain) de 39 mètres de haut qui fut en son temps la plus grande statue religieuse du monde, ou celle du Christ-Roi des Houches de 28 mètres de haut et pesant 500 tonnes : « Le Christ Saint-Roi des Houches, élevé dans le massif du Mont-Blanc, est une affirmation de la royauté du Christ sur le monde, sur toutes les nations. J’ai placé l’effigie du Sacré-Cœur sur sa poitrine, car il règne sur le monde par son amour »
Une œuvre inspirée par la foi
L’artiste mettait au premier plan le sentiment religieux, l’idée, la foi ! Il s’en imprégnait en étudiant à fond (par la lecture et la méditation) le personnage ou la scène qu’il voulait évoquer : « Dans mon Christ-Roi de l’Ile de Madère, c’est le grand geste d’accueil, les bras en croix. Cette statue dominant la baie de Funchal, j’ai voulu qu’elle donne à grande distance l’impression d’une croix ». Parmi d’autres œuvres importantes, nous pouvons citer le monument de la forêt de Châtillon à la mémoire de maquisards ou encore la Vierge de la Paix de la basilique de Montmartre. Cependant, beaucoup de ses œuvres nous conduisent au Sacré Cœur : « Vous connaissez le Sacré-Cœur de Paray-le-Monial… Je l’ai conçu pour qu’il donne l’impression d’un Maître qui accueille ses enfants, les protège, les met à l’abri. J’ai voulu aussi que son vêtement rappelle le vêtement sacerdotal ».
L’amour du Cœur de Jésus, inexprimable
« Je pense qu’il est impossible de réaliser la statue idéale du Sacré Cœur, c’est-à-dire une statue qui exprime vraiment ce qu’est le Sacré Cœur pour nous chrétiens… car il faut symboliser, par la pierre, l’amour du Christ. Il faut symboliser en somme quelque chose d’immatériel et c’est là que se trouve la difficulté. Sans doute, les révélations et les apparitions à sainte Marguerite-Marie nous sont d’un grand secours pour la représentation “matérielle” du Sacré Cœur, mais il y a tant de choses à exprimer! Il faudrait que la statue idéale du Sacré Cœur nous le montre à la fois accueillant et mendiant l’amour, source de toute consolation et triste de ne pas être aimé ; toutes choses presque contradictoires. Comme on ne peut pas traduire en un seul sujet plastique tant d’idées si diverses, une sculpture ne donnera jamais qu’une expression restreinte, qu’un aspect, de la figure si riche du Sacré Cœur. »
Sylvie Blondiaux
Source: article d’Y. de Parville, paru en janvier 1939 dans L’Action Catholique, Québec (bénédictins de Saint-Benoît-du- Lac)