La Chapelle des Apparitions

Empruntant la rue de la Visitation, on se rend à la chapelle du monastère du couvent de la Visitation-Sainte-Marie.
C’est dans cette chapelle qu’ont eu lieu la plupart des apparitions du Christ à Sainte Marguerite-Marie entre 1673 et 1675.

A l’extérieur, nous voyons le tympan qui représente la Sainte Cène, avec Jean, le disciple que Jésus aimait, reposant sur le Cœur de son Maître. Allusion claire à l’expérience analogue de Marguerite-Marie lors de la première grande Apparition.

La Chapelle a été agrandie et réaménagée plusieurs fois après les événements. Quant à l’espace du « sanctuaire » (ou chœur), il est tel qu’à l’époque de Marguerite-Marie. Nous imaginons donc Marguerite-Marie derrière la grille du cloître, à genoux, les yeux fixés à travers les barreaux sur le tabernacle ou parfois sur le Saint-Sacrement exposé. Et Jésus lui est apparu ─ en tout cas en ce qui concerne les trois grandes Apparitions ─ vraisemblablement à l’endroit où se trouve maintenant la peinture murale.

 La peinture murale

C’est en 1966 que cette peinture fut achevée. Le centre représente l’Apparition du Christ à Sainte Marguerite-Marie. On y voit en particulier les détails relatés par la Sainte à propos de la deuxième grande Apparition mentionnée ci-dessus : le Seigneur, les bras en croix, « resplendissant de Gloire, les cinq plaies comme cinq soleils, et la plaie du Cœur comme une fournaise ardente ». L’analogie du Cœur avec l’image du soleil et de la fournaise nous rappelle le verset du prophète Malachie : « Mais pour vous qui craignez mon Nom, le soleil de justice brillera avec la guérison dans ses rayons » (Mal. 3,20). A partir du « soleil » du Cœur, on voit des cercles de feu de plus en plus grands qui peu à peu remplissent tout l’espace. On pense à la soif de Jésus, selon ses paroles, déjà citées, à la Sainte : « Mon Divin Cœur est si passionné d’amour pour les hommes…que ne pouvant contenir en lui-même les feux de son ardente charité, il faut qu’il les répande… ».

En haut, à droite, nous reconnaissons la Sainte Vierge. Outre le vêtement et le voile bleu traditionnels, l’artiste a voulu illustrer les signes qui accompagnent l’Apparition de la Femme dans le ciel (Ap 12, 1) : soleil, lune et étoiles. Lui faisant face, à gauche, l’évangéliste Saint Jean, celui-là même à qui nous devons le récit du Côté ouvert par la lance (Jn 19, 34). Il tient en sa main la Parole de Dieu, sous forme de rouleau. On reconnaît aussi son symbole, l’aigle, sur l’épaule droite. En dessous de la Sainte Vierge, à droite, l’Apôtre Paul, l’auteur des épîtres du Nouveau Testament. Il tient dans sa main gauche le glaive de la Parole de Dieu. Il est l’Apôtre de la Charité du Christ dont la révélation traverse tous ses écrits comme une brûlure indélébile reçue lors de sa conversion à Damas. A gauche, en face, Saint François d’Assise, que Marguerite-Marie a vu dans une vision, et que le Christ lui a donné comme guide spirituel. Il montre en ses mains les stigmates de la Passion. Jésus a révélé à la Sainte que Saint François était particulièrement proche de son Cœur. A droite, en bas, regardant vers l’Apparition, nous reconnaissons les deux fondateurs de l’ordre de la Visitation, Saint François de Sales et Sainte Jeanne de Chantal. A gauche, en bas, debout, Charles de Foucauld, témoin ardent de la dévotion — principalement eucharistique chez lui — au Cœur de Jésus. Il porte sur sa poitrine l’image du Cœur. Toujours à gauche, à genoux et regardant vers l’Apparition, l’autre grand Saint de Paray-le-Monial, Claude La Colombière, jésuite, messager de l’amour du Cœur de Jésus et, depuis son arrivée dans la Cité du Cœur de Jésus en 1675, directeur spirituel de la sainte visitandine.
Quelques années plus tard, l’artiste (Luc Barbier) devait ajouter deux personnages. À genoux, à gauche, orienté vers nous : Saint Jean Eudes (17ème siècle) « apôtre du culte liturgique des Saints Cœurs de Jésus et de Marie ».

À genoux, à droite, orienté vers nous : le Père Matéo Crawley-Boevey, religieux du Pérou, mort en 1960 (non béatifié). Venu pour la première fois, malade, à Paray-le-Monial en 1907, il fut guéri après avoir prié dans cette chapelle. Il devint un zélé apôtre et prédicateur du Cœur de Jésus. Il œuvra particulièrement pour l’intronisation de l’image du Sacré-Cœur dans les maisons et pour la consécration des familles au Cœur de Jésus.

Prier avec les saints de la fresque

La Châsse

Ce que nous voyons, ce n’est pas son corps. C’est une de statue de cire. En dessous, il y a la plupart de ses ossements, presque la totalité de son squelette, mais nous ne pouvons pas les voir. Il y a aussi une relique importante, de l’autre côté de la cloison, c’est à dire côté cloître, où nous n’avons pas accès. C’est une relique insigne de la Sainte, son cerveau, devenu très petit, mais conservé tout à fait intact.

De part et d’autre de la châsse, nous avons des paroles de Notre Seigneur à la Sainte : « Je te constitue héritière de mon Cœur ». Puis en dessous: « Je veux que tu me serves d’instrument pour attirer des cœurs à mon amour ». En bas, à gauche : « Ne crains rien, je règnerai malgré mes ennemis ». Et à droite, peut-être la parole la plus belle : « Si tu crois, tu verras la puissance de mon Cœur ».

En haut, au-dessus de la châsse, quelques dates importantes concernant Marguerite-Marie : 1647, naissance ; 1690, mort ; 1864, béatification ; 1920, canonisation.

Tout à fait à gauche de la châsse, la plaque commémorative de la visite du Pape Jean-Paul II dans cette chapelle, le 5 octobre 1986. Il a prié devant les restes de la Sainte.

Vision du Cœur et de la Croix

Au-dessus de la châsse,  la mosaïque représente le Cœur de Jésus  avec des flammes qui en jaillissent. Les flammes symbolisent l’amour ardent. La Croix est plantée dans le Cœur, et Celui-ci est entouré d’une couronne d’épines. Que signifie cette mosaïque ? Jésus lui-même en a donné l’explication à la Sainte. 

La Croix plantée dans le Cœur veut dire que dès le premier moment de son existence comme homme, c’est-à-dire dès le premier moment de l’Incarnation, dans le sein de la Vierge Marie, la Croix et la Couronne d’épines étaient présentes, la Passion a en quelque sorte déjà commencé.  Dès le premier moment où le Verbe de Dieu existe en tant qu’homme, Il est déjà le Grand Prêtre (cf. Épître aux Hébreux) qui vient au devant de toutes les détresses humaines, capable d’éprouver de la compassion parce qu’il a été éprouvé en toutes choses comme nous, à l’exception du péché (ibid.).

Le Cœur du Messie d’Israël

Pour finir la visite de cette chapelle, mentionnons encore quelque chose qui n’est pas très connu : la « Lampe d’Israël ». Cette lampe est liée à l’événement spirituel qui a eu lieu au 19e siècle, à savoir le baptême d’un jeune juif dans la chapelle des Apparitions. À cette occasion, les Pères Joseph et Augustin Lémann, eux-mêmes d’origine juive, qui fréquentaient assidûment Paray, ont demandé à un artisan de grand talent de fabriquer une lampe qui brûlerait jour et nuit dans le sanctuaire devant le tabernacle, symbolisant ainsi l’intercession de l’Église pour que le Peuple d’Israël reconnaisse en Jésus son Messie.

De nos jours, on peut voir cette lampe magnifique, illustrée d’images de l’Ancien et du Nouveau Testament, tout proche de l’autel Saint Joseph, à gauche du sanctuaire, très exactement en face de la châsse de Marguerite-Marie.

 

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