Heure Sainte septembre 2023

Avec l’Évangile selon Saint Matthieu 26, 36-46

Selon la demande de Jésus à sainte Marguerite Marie, nous vous proposons de veiller une heure avec Jésus, en l’accompagnant pas à pas dans son agonie.

Heure H :

Chant (livret pèlerin p. 42, partition 16-17)

  1. Venez à moi, vous qui portez un fardeau.
    Venez, vous tous qui peinez,
    Et moi, je vous soulagerai.
    Je suis le repos de vos âmes.

    1. Mettez-vous à mon école,
    Car je suis doux, je suis humble de cœur.
    Prenez mon joug, il est aisé,
    Et vous trouverez la paix.
    Mon fardeau est léger !

Méditations :

Jeudi 31 août : 

Demain 1er septembre, premier vendredi du mois. Notre diocèse d’Autun célèbre solennellement la mémoire liturgique de Saint Lazare, frère de Marthe et de Marie de Béthanie et ami de Jésus, patron du diocèse. Laissons-nous nourrir par les paroles de Saint Jean de Damas (8 et 9ème siècle) méditant sur les larmes de Jésus, près du tombeau de Lazare.

« Étant Dieu véritable, tu connaissais, Seigneur, le sommeil de Lazare et tu l’as prédit à tes disciples. (…) Étant dans la chair, toi qui es pourtant sans limite, tu viens à Béthanie. Vrai homme, tu pleures sur Lazare ; vrai Dieu, par ta volonté tu ressuscites ce mort de quatre jours. Aie pitié de moi, Seigneur ; nombreuses sont mes transgressions. De l’abîme des maux, je t’en supplie, ramène-moi. C’est vers toi que j’ai crié ; écoute-moi, Dieu de mon salut. »

 Jeudi 7 septembre :

Nous continuons notre méditation avec Saint Jean de Damas sur l’épisode de la résurrection de Lazare, patron de notre diocèse, célébré solennellement vendredi dernier.

« Pleurant sur ton ami, dans ta compassion tu as mis fin aux larmes de Marthe, et par ta Passion volontaire tu as essuyé toute larme du visage de ton peuple. ‘’Dieu de nos Pères, tu es béni.’’ Gardien de la vie, tu as appelé un mort comme s’il dormait. Par une parole tu as déchiré le ventre des enfers et tu as ressuscité celui qui s’est mis à chanter : ‘’Dieu de nos Pères, tu es béni’’. Moi, étranglé par les liens de mes péchés, relève-moi aussi et je chanterai : ‘’Dieu de nos Pères, tu es béni’’ ».

Jeudi 14 septembre :

Aujourd’hui, la Croix Glorieuse. Demain, Notre Dame des douleurs. En ce jeudi soir, nous sommes à la frontière des deux célébrations. Rejoignons Sainte Edith Stein (Thérèse Bénédicte de la Croix) dans sa prière ardente, qui contemple l’événement du Golgotha.

« Aujourd’hui avec Vous, Notre-Dame des Douleurs, au pied de la Croix, j’ai senti plus profondément que jamais que là, et là seulement Vous êtes devenue notre Mère. Les mères d’ici-bas elles-mêmes accomplissent fidèlement les dernières volontés de leurs fils. Mais Vous êtes devenue la Servante du Seigneur ; votre Vie a été toute dédiée à la Vie et à l’Être du Dieu fait homme. Et Vous avez caché Vos enfants dans votre Cœur et acheté une vie nouvelle pour chacun d’eux du sang de Vos amères douleurs. Vous nous connaissez tous, avec nos plaies et nos défauts ; mais Vous connaissez aussi l’éclat céleste dont l’Amour de votre Fils nous enveloppera là-haut. Aussi guidez-Vous attentivement nos pas chancelants et ne trouvez-Vous aucun prix trop élevé pour nous conduire au Ciel. Mais ceux que Vous avez choisis comme compagnons pour entourer avec Vous le Trône éternel doivent ici-bas se tenir au pied de la Croix, et du sang de leurs amères douleurs acheter la Gloire céleste pour les âmes que le Fils de Dieu leur a confiées. Ainsi soit-il. »

  Jeudi 21 septembre :

Nous reprenons et terminons les paroles de Saint Jean de Damas (qui ont fait l’objet de notre méditation les 1er et 7 septembre) sur la résurrection de Lazare, patron de notre diocèse.

« Dans sa reconnaissance Marie [de Béthanie] t’apporte, Seigneur, un vase de myrrhe comme un dû pour son frère, et elle te chante dans tous les siècles. Comme mortel, tu invoques le Père ; comme Dieu, tu réveilles Lazare. C’est pourquoi nous te chantons, ô Christ, pour les siècles des siècles. (…) Tu réveilles Lazare, un mort de quatre jours ; tu le fais surgir du tombeau, le désignant ainsi comme témoin véridique de ta résurrection le troisième jour. Tu marches, tu pleures, tu parles, mon Sauveur, montrant ta nature humaine ; mais en réveillant Lazare tu révèles ta nature divine. De manière indicible, Seigneur mon Sauveur, selon tes deux natures, souverainement, tu as accompli mon salut. »

  Jeudi 28 septembre :

Demain, Fête des Saints Archanges. Michel, particulièrement, combat sans cesse pour nous et triomphe sans cesse pour nous. Il nous unit au grand combat que Jésus a mené à Gethsémani ; la mot « agonie » vient en effet d’un mot grec qui signifie combat. Et ce combat, dans toute sa violence, mène finalement à la Victoire du Christ, comme nous le rappelle ces paroles de l’Apocalypse.

« Alors, il y eut une bataille dans le ciel : Michel et ses Anges combattirent le Dragon. Et le Dragon riposta, avec ses Anges, mais ils eurent le dessous et furent chassés du ciel. On le jeta donc, l’énorme Dragon, l’antique Serpent, le Diable ou le Satan, comme on l’appelle, le séducteur du monde entier, on le jeta sur la terre et ses Anges furent jetés avec lui. Et j’entendis une voix clamer dans le ciel : “Désormais, la victoire, la puissance et la royauté sont acquises à notre Dieu, et la domination à son Christ, puisqu’on a jeté bas l’accusateur de nos frères, celui qui les accusait jour et nuit devant notre Dieu. Mais eux l’ont vaincu par le sang de l’Agneau et par la parole dont ils ont témoigné, car ils ont méprisé leur vie jusqu’à mourir. Soyez donc dans la joie, vous, les cieux et leurs habitants”. »

 H + 8 min :

Chant (livret pèlerin p. 43, partition 25-04)

Jésus, mon Sauveur, Jésus, mon Roi.
Entends ma prière qui monte vers toi !
Ô Seigneur, entends mon chant,
C’est toi que je cherche le jour et la nuit ;
Réponds-moi, sauve-moi,
Inscris en moi tes paroles de vie.
Donne-moi ton Esprit,
Qu’il vienne en moi faire jaillir la vie !
Jésus, mon Roi,
Jésus, mon Sauveur, Jésus, je t’aime.
Jésus, mon Roi,
Jésus, mon Sauveur, Jésus, je t’aime.

Evangile

26,36 Alors Jésus parvient avec eux à un domaine appelé Gethsémani et leur dit : « Asseyez-vous ici, pendant que je vais là-bas pour prier. »
37 Il emmena Pierre, ainsi que Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée, et il commença à ressentir tristesse et angoisse.

Méditation

Ici, nous sommes invités à prier pour tous ceux et celles qui, à cause d’événements et de situations de détresse, sombrent dans une profonde dépression et sont sujets à un haut degré d’anxiété. Seigneur, par ton angoisse et ton incommensurable tristesse à Gethsémani, viens les rejoindre dans leur grande prison intérieure, dans cette paralysie aussi qui consiste à ne plus pouvoir et savoir comment prier…

H + 16 min :

Chant (livret pèlerin p. 38, partition 22-14)

Par ta main, guide-nous, Seigneur,
Transforme-nous en ton amour,
Rassemble-nous en un peuple saint
Qui porte en ce monde ta paix.

Le cœur broyé, l’âme emplie de peur,
Nous nous cachions loin de toi.
Mais pour nous racheter, tu t’es fait l’un de nous,
Éternelle est ta miséricorde !

 Evangile

26,38 Il leur dit alors : « Mon âme est triste à en mourir. Restez ici et veillez avec moi. »

Méditation

Seigneur Jésus, nous avons si souvent le sentiment que les ténèbres les plus épaisses envahissent notre quotidien, partout, sur tous les continents, dans tous les domaines : mensonges, homicides, choix idéologiques pervers, cruauté et violence aveugle, guerres insensées, cynisme terrifiant, iniquités de toutes sortes, scandales jusque dans ton Eglise… et tant et tant de victimes innocentes. Et aussi le sentiment qu’il n’y a plus d’espace pour qu’un rayon de lumière vienne percer cette nuit profonde. Seul un regard posé sur toi, et particulièrement sur ton Agonie et sur ta Passion nous permet d’exercer notre foi et notre espérance ; en ce temps de mortelle tristesse que tu as éprouvée lors de ton Agonie, toute cette noirceur a pesé sur toi de tout son poids et t’a broyé mais tu n’as pas été anéanti. Seul ce regard posé sur toi lors de ton Agonie nous permet de croire fermement en ta Parole : « Ne craignez pas, j’ai vaincu le monde ».   

 H + 24 min :

Chant (livret pèlerin p. 39, partition 14-30)

  1. Mon Père, mon Père, je m’abandonne à toi,
    Fais de moi ce qu’il te plaira.
    Quoi que tu fasses, je te remercie,
    Je suis prêt à tout, j’accepte tout,

Car tu es mon Père,
Je m’abandonne à toi.
Car tu es mon Père,
Je me confie en toi.

2. Mon Père, mon Père, en toi je me confie,
En tes mains, je mets mon esprit.
Je te le donne, le cœur plein d’amour.
Je n’ai qu’un désir : t’appartenir.

 Evangile

26,39 Allant un peu plus loin, il tomba face contre terre en priant, et il disait : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme moi, je veux, mais comme toi, tu veux. »

Méditation

Quel déchirement ici ! Dans tant de passages d’évangile, Jésus nous dit de diverses manières « Ce que le Père veut, je le veux pareillement » ; et aussi « Je ne suis pas venu pour faire ma volonté mais la volonté de Celui qui m’a envoyé ». Ici, il y a comme un combat dramatique entre ces deux volontés, toute l’humanité de Jésus broyée par l’angoisse crie vers le Père… mais au plus intime de son Cœur déjà brisé, subsiste un Amour encore plus fort… Amour pour la Volonté du Père et désir ardent de mener jusqu’au bout l’œuvre de la Rédemption pour chacun de nous. Adorons cette fidélité du Christ, fidélité ici crucifiante mais qui nous obtient la victoire. « Les grandes eaux ne pourront éteindre l’amour, ni les fleuves le submerger » nous dit le Cantique des cantiques.  

 H + 32 min :

Chant (livret pèlerin p. 35, partition 18-12)

Humblement, dans le silence de mon cœur,
Je me donne à toi, mon Seigneur !

Entre tes mains, je remets ma vie,
Ma volonté, tout mon être.

 Evangile

26,40 Puis il revient vers ses disciples et les trouve endormis ; il dit à Pierre : « Ainsi, vous n’avez pas eu la force de veiller seulement une heure avec moi ?
41 Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l’esprit est ardent, mais la chair est faible. »

Méditation

Dans le silence de notre cœur, durant cette méditation, suite aux paroles de Notre Seigneur, nous pouvons supplier pour que l’ardeur de l’Esprit Saint soit victorieuse en nous de la lourdeur de la chair, de la torpeur, de l’engourdissement, de la lâcheté et de la fuite. Nous le faisons (bien sûr dans le silence) avec les paroles de la Séquence de la Pentecôte : « Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé, redresse ce qui faussé, réchauffe ce qui est froid, assouplis ce qui est raide… ».  

 H + 40 min :

Chant (livret pèlerin p. 43, partition 25-01)

Cœur de Jésus, ô cœur divin,
Cœur transpercé par mes péchés,
Cœur plein de grâce, source de vie,
Purifie-moi et sauve-moi.

Je viens à toi, mon Sauveur,
Défiguré par le péché.
Dans tes blessures, je me cache,
Rien ne peut me séparer de toi,
De ton amour immense. 

Evangile

26,42 De nouveau, il s’éloigna et pria, pour la deuxième fois ; il disait : « Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! »

Méditation

On ne comprendra jamais à quel point ces paroles ont été prononcées dans les douleurs extrêmes de l’enfantement, alors que déjà Il avait dit une première fois « non pas ma volonté mais la tienne ». Il s’est déjà engagé, mais là, à bout de souffle, dans une véritable asphyxie d’angoisse, il tente encore d’exprimer sa détresse abyssale face aux souffrances inexprimables qui l’attendent encore… On peut imaginer que peut-être, paralysé par l’angoisse, il lui a fallu 15 ou 20 minutes pour arriver au bout de la phrase.

 H + 48 min

Chant (livret pèlerin p. 38, partition 20-26-08)

Jésus le Christ, lumière intérieure
Ne laisse pas mes ténèbres me parler
Jésus le Christ, lumière intérieure
Donne-moi d’accueillir ton amour

 Evangile

26, 43 Revenu près des disciples, de nouveau il les trouva endormis, car leurs yeux étaient lourds de sommeil.
44 Les laissant, de nouveau il s’éloigna et pria pour la troisième fois, en répétant les mêmes paroles.

Méditation

« J’espérais un secours mais en vain, des consolateurs et je n’en ai pas trouvé ». Ainsi s’exprime Isaïe méditant sur le mystère de la souffrance de Jérusalem et du Serviteur Souffrant. Accompagnons ici de notre prière l’immense multitude de ceux qui se sentent trahis par les leurs dont ils espéraient le secours. L’immense multitude des persécutés victimes d’injustices criantes, qui constatent l’inertie des gouvernements, des autorités, parfois des forces de l’ordre, des voisins, de ceux qu’on croyait être nos amis. Seigneur Jésus, il n’y a que Toi qui puisses en ce moment être leur Divin Consolateur.

H + 56 min :

26,45 Alors il revient vers les disciples et leur dit : « Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer. Voici qu’elle est proche, l’heure où le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs.
46 Levez-vous ! Allons ! Voici qu’il est proche, celui qui me livre. »

Méditation

Il y a ici une sorte de détermination dans l’attitude de Notre Seigneur. Il semble reprendre le dessus. Il semble se soumettre et en fait il exerce sa liberté souveraine. Il se livre mais c’est Lui qui gouverne toute chose. Il sait qu’il doit en être ainsi. Il accomplit ainsi très concrètement la Parole que l’Ecriture met sur les lèvres du Verbe Divin au moment de son Incarnation selon l’épître aux Hébreux : « en entrant dans le monde, Il dit ‘ tu m’as façonné un corps… et j’ai dit voici je viens pour accomplir ta volonté’ ». 

 Bref silence puis :

 Tantum Ergo,

litanies et déposition du Saint Sacrement.

Chant (livret pèlerin p. 24, partition 12-02)

  1. À toi, puissance et gloire,
    À toi, honneur et force,
    À toi, la majesté,
    Ô Dieu, à jamais !

Annonce et Salve Régina…